Ce projet prévoit de spécialiser les centres sur une ou deux activités et de fermer les autres, l’objectif étant de supprimer des centaines, voire des milliers d’emplois, avec des départs à la retraite non remplacés dans les deux ou trois ans.

Cette nouvelle journée faisait suite à la journée de grève nationale du 26 mai, où 332 travailleurs de Bordeaux s’étaient mobilisés, soit 50 % de l’exécution, bien plus que toutes les journées d’action précédentes. La mobilisation était montée jusqu’à 90 % dans les services dont la fermeture est programmée à Bordeaux, les Réclamations, la Vie du compte et le Risque. Avec ces fermetures, les agents ne savent ni où ils vont être mutés, ni avec quels horaires, car les postes annoncés sont loin de couvrir les postes supprimés.

Les services Clients aussi étaient mobilisés car, avec la fermeture des autres services (un des cinq services Clients de Bordeaux est même condamné), leurs salariés se retrouveraient condamnés à rester toute leur carrière là où les conditions de travail sont de pire en pire. Ces services sont devenus en fait des centres d’appels. Les agents passent des heures au téléphone, le soir, le samedi. Les appels sont surveillés, minutés. Quand ils sont trop longs, les agents sont interpellés par leur hiérarchie. Dans ces services, le mot d’ordre est de vendre tout et n’importe quoi : de l’assurance pour chiens et chats aux crédits revolving pour couvrir les découverts. Pour pousser les ventes et faire du chiffre, l’encadrement organise des « challenges » où ceux qui décrochent le plus de rendez-vous pour les commerciaux gagnent des lots.

Entre le 25 mai et le 23 juin, les initiatives se sont multipliées. Chaque semaine, une assemblée générale a rassemblé environ 150 travailleurs. Un pique-nique de lutte en a rassemblé plus de 200. 150 salariés ont fait un dépôt collectif de leurs revendications dans les bureaux de la direction. Le succès de la journée du 23 juin démontre que la lutte contre Excello n’en est qu’à son début.

La mise en application d’Excello va se dérouler sur des mois, avec d’autres mauvais coups en préparation, à la Production et contre les horaires de travail, en septembre. Derrière Excello, l’objectif de La Banque postale est de doubler le résultat d’exploitation, de 750 millions à 1,5 milliard d’ici 2020, sur leur dos. Ce que les travailleurs refusent résolument !

Après des années de réorganisations partielles, La Poste a cette fois-ci attaqué tous les centres, tous les services ensemble. Eh bien, c’est tous ensemble que les employés des Centres financiers peuvent faire remballer à La Poste son néfaste projet !