Groupe scolaire Paul-Éluard – Orly : les parents prennent les devants24/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/page_7_ecole_paul_eluard_orly_juin_2015.JPG.420x236_q85_box-0%2C240%2C2560%2C1680_crop_detail.jpg

Leur société

Groupe scolaire Paul-Éluard – Orly : les parents prennent les devants

Le groupe scolaire Paul-Éluard d’Orly fait partie du premier Réseau d’éducation prioritaire (REP) du Val-de-Marne. L’Éducation nationale reconnaît ainsi que c’est une zone où des moyens plus importants sont nécessaires. Pourtant, il y a quelques mois, l’inspection académique a annoncé une fermeture de classe en maternelle et refusé une ouverture en élémentaire. Les enseignants avaient alors contesté et mis en avant les besoins des élèves, le manque d’accompagnants pour les élèves handicapés et la spécificité de ce quartier où de nombreuses inscriptions ont lieu en cours d’année. Mais cela n’avait rien changé.

Illustration - les parents  prennent les devants

La colère est venue des parents d’élèves. Après avoir fait signer une pétition, ils se sont rassemblés lundi 1er juin devant l’école. Jeudi 4 et vendredi 5 juin, des parents, surtout des mères, ont occupé le groupe scolaire, bloquant tout le monde dans la cour pendant une heure en début de journée pour s’adresser aux parents les moins mobilisés. Puis, durant la journée, une quinzaine de parents occupaient les bureaux des directeurs, répondant au téléphone, informant que l’école était occupée, contactant la presse... Ceux qui ne pouvaient rester faisaient à manger pour les autres, ou passaient quelques heures dans la journée en soutien. Une lettre a été envoyée à la Direction académique.

Lundi 8 juin, ne recevant aucune réponse, les parents ont complètement bloqué l’école. Enseignants, parents et enfants, tout le monde s’est retrouvé sur le trottoir. Cette action avait été préparée tout le week-end : certains parents étaient présents avec leurs enfants pour manifester, d’autres avaient prévu de les faire garder en solidarité avec le mouvement. Seuls 60 élèves sur 400 sont entrés dans l’école ce jour-là. Les Renseignements généraux et la police sont vite arrivés, mais l’Éducation nationale, elle, n’a pas bougé avant le mardi 9 juin à 18 h, quand l’inspecteur a reçu enfin les parents pour leur annoncer une réponse pour le lundi suivant. Mais le lundi 15 juin, toujours rien !

Les parents avaient retenu la leçon : pour avoir l’inspecteur au téléphone, il fallait bloquer l’école. Elle fut donc de nouveau bloquée mardi 16 et mercredi 17 juin, en attendant la commission officielle du jeudi. Ce jour-là, l’inspection annonça qu’elle ne reculait sur rien, la police présente devant l’école ayant la consigne de faire entrer les enseignants. Mais les mères n’ont pas abandonné et se sont tournées vers les enseignants qui ont décidé de faire grève lundi 22 juin, en appelant les parents à les accompagner à l’inspection académique dans l’après-midi.

Cette fois, c’est la directrice académique elle-même qui a reçu les parents et les enseignants, ensemble. Tout en expliquant qu’elle ne prendrait pas de décision sous la pression, elle a fini par s’engager à faire des « constats de rentrée ». À la rentrée, les élèves seront comptés et, en fonction du nombre effectivement dans les classes, des ouvertures pourraient avoir lieu. Ce n’est pas une victoire, mais un premier pas.

Les mères ont conclu l’entretien en expliquant qu’elles resteraient mobilisées jusqu’à la fin de l’année et à la rentrée. Comme elles l’ont écrit sur une affiche, elles sont bien décidées à « continuer ce mouvement pour la réussite de tous les élèves dans le dialogue, le calme, la sérénité et la solidarité ».

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