Assistance publique-Hôpitaux de Paris : RTT toujours visées, personnel toujours mobilisé24/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/AP_2446-1.JPG.420x236_q85_box-0%2C150%2C1600%2C1050_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance publique-Hôpitaux de Paris : RTT toujours visées, personnel toujours mobilisé

Après un nouveau jeudi de rassemblement, le 18 juin, devant le siège de la direction générale des 38 hôpitaux parisiens de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, le projet du directeur Martin Hirsch reste en plan. De plus, il était prévu que le personnel de l’AP-HP participe à la journée nationale de grève et de manifestation du jeudi 25 juin, programmée avant le mouvement par la CGT, FO et SUD, contre l’austérité qui frappe tous les travailleurs du secteur de la Santé.

Illustration - RTT toujours visées, personnel toujours mobilisé

À l’AP-HP, certains en sont à leur cinquième jeudi de grève et de manifestation et ne comptent plus le nombre d’assemblées et d’actions auxquelles ils ont participé dans leur hôpital. Entre deux manifestations, le besoin de faire savoir à la direction que la mobilisation ne faiblit pas se traduit par des actions locales, comme à l’hôpital Saint-Louis : panneau de photos prises lors des manifestations installé dans le hall, sacs de linge sale entassés devant les bureaux de la direction, bureau de la directrice envahi par 40 grévistes, ce qui l’a fait fuir… Plus de deux mois de mobilisation qui montrent le ras-le-bol et la capacité de résistance du personnel ! Les travailleurs sont les premiers à prendre conscience de leur force collective et c’est ce qui compte le plus pour la suite.

En plein mouvement, dans certains hôpitaux, se tiennent néanmoins des réunions de cadres sur la réorganisation du travail, notamment du temps de travail et des jours de RTT, mais elles se passent plutôt mal pour la direction. À l’hôpital Tenon, des cadres réunis entre eux ont vu surgir une délégation d’une cinquantaine de personnes. On lisait sur leur visage l’étonnement de voir les rôles s’inverser, d’entendre des personnes, habituellement sous leurs ordres, leur parler vertement. Ils ont dû écouter la lecture d’une adresse faisant appel à leur conscience. Environ un tiers a applaudi !

À l’hôpital Beaujon, c’est à une centaine que le personnel a envahi une réunion de cadres du groupe hospitalier. À Saint-Louis, jusqu’à présent, toutes les réunions de pôle organisées par la direction ont été empêchées par le personnel…

Dans la dernière version de son « relevé de conclusions », le 18 juin, Hirsch prétend que d’ici octobre il ne s’agira que de discussions et d’études de terrain. Mais le fait que les jours de RTT soient toujours menacés, ce qui a été au départ du mouvement, et qu’il ne soit question que de l’organisation du travail et de la « qualité » de l’emploi et non pas des effectifs insuffisants montre bien qu’il garde son objectif. Il voudrait bien que des délégués syndicaux soient associés à cette phase préparatoire. C’est bien sûr un piège car cela n’apporterait pas plus de garantie que les interminables séances de négociation entre l’intersyndicale et la direction menées en parallèle au mouvement depuis son début. Tout le monde a bien vu que c’était la mobilisation collective du personnel qui donnait de la force au refus du plan Hirsch et empêchait son entrée en vigueur.

Même si Hirsch parvenait à se prévaloir d’une participation syndicale à l’élaboration d’une nouvelle mouture de son plan d’économies et de flexibilité, c’est à l’ensemble du personnel qu’il devrait encore faire face. Comment vendre ses salades à 75 000 travailleurs de l’AP-HP ? Il n’a pas encore trouvé !

La journée de grève de jeudi 25 juin devrait donner l’occasion à tous les hospitaliers du pays de manifester, ainsi qu’à des travailleurs de la Santé, du secteur social, des services publics et d’autres, en rappelant au gouvernement qu’ils pourraient faire comme ceux de l’AP-HP.

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