ArjoWiggins (Pas-de-Calais) : les travailleurs bloquent le stock24/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2447.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArjoWiggins (Pas-de-Calais) : les travailleurs bloquent le stock

Depuis lundi 15 juin, des travailleurs de la papeterie de l’Aa à Wizernes dans le Pas-de-Calais bloquent l’entrée du site. Alors que la direction ferme une à une les machines de fabrication de papier et met le site en sécurité, ils veulent garder la main sur l’immense stock de papier. Celui-ci se chiffre à plus d’un million d’euros.

Le groupe Sequana, propriétaire des usines ArjoWiggins, a annoncé la fermeture du site en avril 2014. Son objectif était de diminuer la production de papier de façon à en augmenter le cours. Cette annonce menace de licenciement les 307 salariés. Dans le même plan, il prévoit la fermeture du site de Charavines, dans l’Isère.

Malgré les nombreuses discussions au ministère de l’Économie, l’État n’a pas cessé de soutenir la direction, qui refuse pour l’instant tout projet de reprise qui pourrait lui faire concurrence. Une des raisons est que l’État lui-même détient des parts dans ce groupe (plus de 20 %). C’est ainsi que la direction n’envisage que le chômage pour le plus grand nombre, du moment que ses affaires rapportent le maximum de profits.

Alors qu’une partie limitée de la production a été transférée dans une usine de la Sarthe, les mesures de reclassement sont loin d’être satisfaisantes : seuls 83 postes ont été proposés et la majorité de ces postes ne correspondent à rien.

Mardi 23 juin, 15 travailleurs de l’usine, en particulier des militants de la CGT, ont été assignés devant le tribunal de Saint-Omer. La direction entame le bras de fer pour récupérer le stock et fermer l’usine.

Cela n’a pas entamé la volonté des travailleurs mobilisés. Ils ont raison de vouloir défendre leurs intérêts : le groupe Sequana a accumulé suffisamment de bénéfices ces dernières années, y compris grâce à l’argent public. Le chiffre d’affaires a ainsi augmenté de 1,3 % à 3,3 milliards d’euros et le bénéfice net de 2014 a atteint 117 millions d’euros.

Les licenciements doivent être interdits pour ces entreprises qui font des bénéfices. Les emplois doivent être maintenus, que ce soit par Sequana ou par un repreneur. Pour cela, il faut prendre sur les profits passés et actuels du groupe.

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