Trains Intercités : dégradation programmée du service public27/05/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/05/p14-dessin_1.jpg.420x236_q85_box-0%2C43%2C1211%2C725_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Trains Intercités : dégradation programmée du service public

Le député PS Philippe Duron a rendu son rapport sur le réseau des trains Intercités, qui relient diverses villes de province entre elles, hors des lignes TGV, et sont utilisés quotidiennement par 100 000 voyageurs. Ce rapport décrit l’état lamentable du réseau, l’allongement des temps de parcours et la dégradation de la régularité des trains.

Illustration - dégradation programmée du service public

Mais, s’il dénonce ce recul du service rendu à la population, ce n’est pas pour conseiller au gouvernement de mettre plus de moyens dans les transports publics, bien au contraire ! Il en conclut qu’il faut réduire la fréquence des trains Intercités sur certaines lignes, les remplacer par des autocars sur d’autres, et même supprimer purement et simplement les lignes les moins fréquentées. Que cela se traduise par une nouvelle dégradation des conditions de travail pour les cheminots et des conditions de transport pour les usagers, n’est pas son problème.

Dans ses conclusions, Philippe Duron ne fait que reprendre les propositions de la SNCF, qui veut se débarrasser de ce réseau déficitaire et envisage de supprimer plus de la moitié de ses 300 trains Intercités. Il affirme que « le service public doit être assuré », mais il préconise un véritable sabotage de celui-ci. Car supprimer des lignes, réduire le nombre de trains quotidiens et le nombre de cheminots sur chacun d’eux, remplacer les trains par des cars sur certains tronçons, cela signifie pour les voyageurs des temps de parcours rallongés, des correspondances compliquées et non garanties, le retour forcé à la voiture individuelle.

Une enquête réalisée auprès des usagers des trains Intercités a pourtant montré que ceux-ci non seulement tiennent à leurs lignes de train, mais attendent de la SNCF qu’elle améliore le service rendu. Ils souhaiteraient par exemple que l’accès des handicapés soit assuré, que soit mis en place un espace bagages ou vélos, l’accès Internet, etc.

Loin de répondre à ces demandes, la SNCF a laissé sciemment se dégrader l’infrastructure et les trains pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, elle tire prétexte du coût important que nécessiterait la rénovation de ces lignes pour envisager le démantèlement d’un nouveau pan des transports publics. Cela constituera peut-être une aubaine pour les patrons du transport par autocars, mais ce seront une fois encore les voyageurs et les travailleurs du rail qui en feront les frais.

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