CHI-psychiatrique de Clermont – Fitz-James (Oise) : des agressions qu’il faut prévenir27/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2443.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHI-psychiatrique de Clermont – Fitz-James (Oise) : des agressions qu’il faut prévenir

Le 28 avril, deux infirmières d’un pavillon du CHI de Clermont-Fitz-James (Centre hospitalier intercommunal) ont été agressées par un patient reconnu dangereux et maintenu en chambre d’isolement. Celui-ci avait déjà agressé des soignants à Beauvais et avait donc été transféré au CHI. Ramené dans sa chambre par les infirmières, il a brusquement frappé l’une d’elles au visage lui occasionnant nez cassé, bleus et contusions multiples. Quant à sa collègue enceinte qui n’a pas hésité à venir à son aide, elle a récolté des coups dans le ventre au risque de perdre son bébé.

Les deux collègues choquées et traumatisées sont depuis en arrêt de travail. Le patient, qui aurait dû être sur le champ transféré et traité en conséquence, a été maintenu sans changement dans l’unité pendant plusieurs jours. L’équipe devait encaisser le traumatisme de l’agression et rester stoïque et professionnelle face à l’agresseur avec la peur au ventre.

Lors de la réunion avec les médecins une remarque déplacée a fait monter la moutarde au nez des soignants, le psychiatre ayant déclaré que : « C’était le risque du métier » ! Certes le risque de violences verbales et physiques existe en psychiatrie mais ce sont justement les équipes soignantes au plus proche des patients qui remarquent les changements comportementaux et en informent oralement et par écrit dans le dossier de soin. Ce dossier ne doit pas uniquement servir à être une vitrine pour les audits (numéro, page, étiquettes,…) mais bien un outil et un support afin que les médecins et les cadres prennent les mesures adéquates pour protéger et soigner comme il se doit, en temps et en heure, afin d’éviter des passages à l’acte grave.

Le cas étant loin d’être isolé et les agressions se multipliant, le syndicat CGT a appelé à la grève le 11 mai répondant à l’attente du personnel. Ce jour-là, 120 hospitaliers se sont réunis pour dénoncer les conditions de travail inacceptables. Le bilan parle de lui-même : pour un hôpital qui regroupe au total 2 700 salariés, en 2014 il y a eu 482 accidents du travail déclarés dont 182 agressions physiques. En 2015, on recense déjà 186 accidents du travail dont 75 agressions physiques, et l’année est loin d’être terminée.

Le personnel rassemblé est allé interpeller la directrice par intérim qui avait eu le culot de déclarer, après l’agression des deux soignantes, que les effectifs par équipe pour le service étaient suffisants, se dédouanant ainsi de toute responsabilité. Cela a été pris comme une provocation.

Le personnel réclame la suppression des noms de famille sur les blouses pour faire face aux menaces de représailles, mais surtout des effectifs suffisants dans les trois équipes afin d’exercer ce pour quoi il est formé : soigner.

À Clermont 1, là où l’agression s’est produite, le manque de personnel est criant avec des salariées en maladie non remplacées, des repos décalés et il est courant de tourner à deux ou trois par pavillon, au lieu des quatre minimum requis. Le personnel n’est en nombre suffisant qu’en cas de grève du fait des assignations décrétées par la direction ! Mais cette situation est celle de l’ensemble de l’hôpital.

Alors l’avertissement donné par le personnel le 11 mai risque de ne pas être le dernier !

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