Syrie : quatre ans de guerre, un désastre pour la population25/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2434.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Syrie : quatre ans de guerre, un désastre pour la population

Après quatre ans de guerre civile, la population syrienne est broyée entre l’armée du dictateur Bachar al-Assad, qui contrôle Damas et les grandes villes, et les groupes islamistes qui tiennent, chacun pour leur compte et parfois les uns contre les autres, le reste du territoire.

Les principales zones de peuplement ont littéralement sombré dans l’obscurité au fur et à mesure des combats, des bombardements et de l’exode des habitants : les images satellites montrent une diminution de 83 % des lumières visibles dans le ciel syrien depuis mars 2011.

Aux 220 000 personnes tuées, il faut ajouter la décomposition du réseau de santé. Plus de la moitié des centres de première urgence ont cessé leur activité depuis 2010. Des maladies qu’on pensait éradiquées, comme la poliomyélite, ont réapparu. Aux disparitions d’hôpitaux s’ajoutent celles des écoles : 50 % des enfants syriens sont aujourd’hui déscolarisés. La pauvreté touche désormais quatre Syriens sur cinq, du fait de la hausse des prix des denrées de base, d’un chômage croissant et de l’appauvrissement des réfugiés ayant perdu leurs principaux biens au cours de l’exil.

Près de 4 millions de personnes, sur une population de 21 millions, ont été contraintes de s’exiler. Selon le HCR (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés), les Syriens représentent désormais le plus important contingent de réfugiés dans le monde.

Ce tableau, dressé par les diplomates des puissances occidentales, est incomplet. II y manque les principaux responsables.

Bachar al-Assad, avant d’être conspué par les puissances impérialistes, fut un de leurs alliés et un des garants de l’ordre au Moyen-Orient. En 2008, il assistait au défilé du 14 juillet aux côtés de Sarkozy. Il importait peu alors que les prisons syriennes soient pleines, les opposants torturés et assassinés.

Lorsqu’en 2011 une vague de contestation traversa le monde arabe, y compris la Syrie, les dirigeants impérialistes et leurs alliés dans la région y virent l’occasion de se débarrasser d’un régime, certes allié, mais peu accommodant. Ils financèrent donc des groupes armés pour le renverser. Américains, Français, Qataris, Saoudiens armèrent leurs poulains et les lancèrent à l’assaut du régime.

L’action de ces bandes armées soi-disant libératrices, ne valant pas mieux que celles des troupes du dictateur, se substitua à celle de la population et à ses revendications. Après quatre ans de guerre civile, des morts par milliers et des destructions sans nombre, le seul résultat est le malheur croissant pour la population et le renforcement de l’État islamique (EI).

Aujourd’hui, devant le spectacle du chaos qui s’étend dans tout le Moyen-Orient, la diplomatie américaine semble prête à se raccrocher au régime d’Assad, tandis que celle de la France fait d’autant plus la fine bouche que ses positions sont sans conséquences. Mais le mal est fait et la situation créée par les dernières interventions occidentales est telle que toute la région se désintègre. L’équilibre des dictatures laisse la place au règne de bandes armées rivales incontrôlables qui terrorisent la population des territoires qu’elles occupent.

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