Ils s’élevaient contre le plan d’économies de la SNCF qui prévoit de supprimer la présence de contrôleurs dans de plus en plus de trains, laissant les conducteurs seuls à bord, avec la responsabilité de la conduite et de la gestion des voyageurs. Déjà de nombreux trains circulent sans contrôleur par manque de personnel, les départs en retraite n’étant pas remplacés.

Même si les syndicats n’avaient pas appelé les travailleurs de ces deux professions à faire grève les mêmes jours, celle-ci a été particulièrement suivie, en particulier chez les conducteurs. Plus de 90 % d’entre eux ont fait grève sur la région au moins une journée, sur les deux jours et demi qu’a duré le mouvement. Même ceux qui étaient en formation ces jours-là ont refusé de conduire les trains des grévistes.

La SNCF a eu beau afficher le fait que 50 % des TER (trains express régionaux) circulaient, la plupart des transports ont été effectués par cars. Depuis près d’un an, la direction n’a eu de cesse de convaincre les cheminots des bienfaits de son projet, à coups de réunions et de circulaires. Quelques jours avant la grève, elle a envoyé à tous un six-pages pour justifier son plan d’économies, un plan largement relayé dans les médias locaux. Mais les conducteurs ne veulent pas se retrouver seuls dans les trains, avec du travail et des responsabilités supplémentaires, sans parler de livrer les usagers à leur propre sort en cas d’incident.

La réponse a donc été claire. Les grévistes étaient fiers de s’être retrouvés nombreux en grève et d’avoir su résister à la propagande de la direction.