Radio France : les salariés ne veulent pas être sacrifiés25/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/greve.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C635%2C357_crop_detail.jpg

Leur société

Radio France : les salariés ne veulent pas être sacrifiés

La direction de Radio France étant restée sourde à l’avertissement que constituaient deux journées de grève en moins d’un mois, les salariés se sont lancés dans une grève illimitée, à l’appel des syndicats. Le premier objectif est de faire revenir la direction, et derrière elle les ministères des Finances et de la Culture, sur un plan d’économies qui se traduirait par la suppression de 300 à 400 emplois, environ le dixième des effectifs.

Illustration - les salariés ne veulent pas  être sacrifiés

Quand le président de Radio France, Mathieu Gallet, est venu le 20 mars à une assemblée des grévistes, il a été interpellé sur le coût de la rénovation de son bureau que venait de révéler le Canard enchaîné. Il a répondu que ces travaux avaient été votés avant son arrivée. Sa réponse a été jugée un peu courte puisque ces travaux, estimés à 34 500 euros avant son arrivée, ont bondi en quelques mois à 72 494 euros, et en réalité à plus de 100 000 euros.

Les ministères de la Culture et des Finances ont promis d’ouvrir une enquête, mais il est question que le champ en soit restreint. Or, la réfection du bureau du PDG fait partie d’un vaste chantier de rénovation de la Maison de la radio, dont la facture au bénéfice des entreprises du BTP a été actualisée en octobre dernier à 386 millions d’euros, plus de trois fois le chiffrage initial !

Le changement d’une moquette neuve et le luxe des lambris en palissandre du bureau du PDG constituent une faute morale, selon l’expression d’une gréviste, au moment où la direction prêche des sacrifices aux travailleurs. Mais l’envol des prix des travaux financés par de l’argent public, pour le plus grand bénéfice des grands groupes du bâtiment, se situe à une tout autre échelle.

Le PDG de Radio France a souhaité un moratoire sur le chantier de la Maison de la radio, mais au même moment il a confirmé les suppressions d’emplois. Les travailleurs de Radio France, comme ceux de tous les secteurs soumis à des réductions d’effectifs, n’ont aucune raison d’accepter d’être les sacrifiés d’une opération de prestige.

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