Nos lecteurs écrivent : quand l’hôpital ne prend pas soin du malade25/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2434.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les hôpitaux

Nos lecteurs écrivent : quand l’hôpital ne prend pas soin du malade

Souffrant d’une maladie chronique, je dois régulièrement effectuer un séjour en hospitalisation. J’ai pu constater qu’au fil des années les multiples coupes dans les budgets ont nettement dégradé la situation des malades.

Tout d’abord, le transport par VSL ou taxi n’est plus pris en charge à 100 %, voire plus du tout pour les consultations pré-opératoires. Après une hospitalisation, si vous tenez encore debout, même en étant complètement sonné, vous devez rentrer par vos propres moyens. Venir en voiture depuis une petite ville de campagne, quand on a un traitement qui entraîne des somnolences ? Bravo pour la sécurité routière ! Sans parler du manque de places de parking et des prix prohibitifs pratiqués depuis quelques mois dans l’enceinte des hôpitaux lyonnais ou sur les parkings privés alentour. De plus, avoir une maladie invalidante, c’est bien souvent se retrouver à vivre avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté, et donc ne plus avoir de véhicule.

Arrivé sur place, on doit subir les incuries dues aux économies. À l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon par exemple, l’absence d’eau chaude est fréquente même pour la douche préparatoire aux interventions chirurgicales. Les fenêtres laissent passer l’air froid dans un bâtiment pourtant tout neuf et, c’est un comble, les lits ne disposent pas de couvertures. « Il faut amener la vôtre », m’a-t-on répondu ! Le nettoyage n’est pas assuré parfois pendant plusieurs jours. Quant à la télé, l’accès gratuit à l’étage n’existe plus et il faut payer 5 euros par jour à Inéo (filiale de GDF-Suez) pour y accéder. Le manque de moyens et de personnel laisse souvent le malade livré à lui-même.

Pour les malades, la facture ne cesse de s’allonger. C’est d’autant plus insupportable quand on est en affection longue durée, car la maladie entraîne souvent la perte de son emploi. Les franchises appliquées depuis 2008 sur les boîtes de médicaments et sur les transports alourdissent la note. Le plafond de 50 euros par an, supposé limiter ces forfaits, est impossible à vérifier. Cerise sur le gâteau, les médicaments dits de confort ne sont plus délivrés à l’hôpital et il est conseillé de venir avec les siens, si on veut soulager les effets secondaires d’une intervention !

Ainsi l’Hôpital 2015 soigne nombre d’entreprises privées, celles du nettoyage, du téléphone, du bâtiment, du matériel, etc. Mais il livre le malade à lui-même.

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