Fonderie Sambre et Meuse – Feignies : en lutte pour défendre les emplois25/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/sambre_et_meuse_p13.JPG.420x236_q85_box-0%2C99%2C3264%2C1935_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie Sambre et Meuse – Feignies : en lutte pour défendre les emplois

Depuis la confirmation, mercredi 18 mars, de la mise en liquidation judiciaire de leur entreprise, les 261 ouvriers de Sambre et Meuse à Feignies, près de Maubeuge dans le Nord, occupent jour et nuit l’usine, se relayant en trois équipes pour bloquer l’accès aux ateliers et empêcher le déménagement des machines.

Illustration - en lutte pour défendre les emplois

La fonderie Sambre et Meuse, qui a employé dans le passé plus de 3 000 salariés, avait été rachetée en 2010 par l’entreprise russe Uralvagonzavod (UVZ) pour lequel elle produisait des éléments de boggies. Pendant cinq ans, si UVZ a fait l’acquisition de quelques machines et de fours, il n’a rien dépensé pour améliorer un tant soit peu les conditions de travail dans cette usine plus que centenaire : postes de travail à peine éclairés, pas de chauffage dans les immenses ateliers et des températures pouvant descendre jusqu’à moins 10 degrés en hiver, monter jusqu’à plus de 40 degrés en été, multiples trous dans les toits laissant passer la pluie ou la neige, toilettes laissées à l’abandon… À plusieurs reprises, les travailleurs ont dû faire grève simplement pour être payés, comme en janvier, alors que la paye de novembre n’était toujours pas arrivée…

Aujourd’hui, après avoir tiré tout le profit qu’il pouvait, UVZ a annoncé son intention de se retirer, invoquant la crise ukrainienne et les sanctions contre la Russie. Alors qu’il a touché des subventions publiques, ce patron peut prendre cette décision sans rendre de comptes à qui que ce soit, ni aux travailleurs ni à la collectivité ! Du côté des pouvoirs publics, la seule réaction a été la visite du sous-préfet pour dire aux ouvriers de garder leur calme.

Les travailleurs sont en colère et ont bien l’intention de le montrer, conscients que, pour défendre leurs intérêts, ils ne pourront compter que sur leur mobilisation. Les délégués de la CGT ont avancé la revendication d’une prime de 20 000 euros pour tous ceux qui perdraient leur emploi. Le lendemain d’un rassemblement devant la chambre patronale de Maubeuge, une centaine d’ouvriers ont manifesté dans la ville le jour du marché, recevant de nombreux gestes de sympathie.

Depuis quelques jours, la possibilité d’une reprise partielle de l’activité par une entreprise de Douai, Arbel Fauvet Rail (AFR), est discutée. Cette hypothèse bien incertaine ne concernerait de toute façon qu’une soixantaine d’emplois. Des négociations avec cet éventuel repreneur ont eu lieu lundi 23 mars à la sous-préfecture d’Avesnes, sans que rien n’en ressorte réellement. Les représentants du personnel ont fini par claquer la porte, en l’absence de réponse concernant la prime de licenciement. La journée s’est finie par une manifestation devant la permanence du député PS, plus prompt à voter des subventions aux patrons qu’à manifester sa solidarité avec les travailleurs en lutte. D’autres actions sont prévues, car les travailleurs ont bien l’intention de continuer à se faire entendre.

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