Circulation alternée : une mesurette25/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/p6-dessin_Hol.jpg.420x236_q85_box-0%2C661%2C2004%2C1788_crop_detail.jpg

Leur société

Circulation alternée : une mesurette

La mesure de circulation alternée a été de nouveau appliquée le 23 mars, dans le but de réduire la pollution à Paris et dans les 22 villes limitrophes.

Illustration - une mesurette

Face à ce type de pollution, il est logique de prendre des mesures immédiates, ne serait-ce que pour en réduire les effets, même de façon limitée. Si l’on considère les chiffres avancés par Airparif, l’organisme chargé de mesurer le niveau de pollution de l’air à Paris et en région parisienne, le précédent épisode de circulation alternée, en mars 2014, n’avait permis de réduire le niveau de pollution aux particules fines que de 6 %. L’impact de la mesure a été modeste.

En dehors de ces mesures ponctuelles, aucune mesure pérenne n’est envisagée, notamment pour faire face à la pollution chronique qui touche chaque année plusieurs millions de Franciliens qui vivent au bord des zones de trafic routier. Si l’on en croit la coordinatrice du programme de surveillance Air et santé de l’Institut de veille sanitaire (INVS), « 95 % de l’impact sanitaire de la pollution de l’air sont provoqués par la pollution de tous les jours ». Ce serait la cause d’affections chroniques telles qu’asthme, bronchite chronique, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, ou encore les problèmes placentaires et d’altération des fonctions cognitives.

Plus généralement, qui est responsable du trop-plein de transports routiers, si ce n’est l’organisation économique actuelle, qui trouve plus rentable de favoriser le transport routier que le transport ferroviaire, et de généraliser l’usage de l’automobile en offrant aux fabricants un marché considérable ? Qui a favorisé l’utilisation du moteur diesel, plus polluant que l’essence ? Qui organise l’implantation des entreprises sans prendre en compte les déplacements domicile-travail des salariés ? Spéculation immobilière aidant, des centaines de milliers, voire des millions de travailleurs sont obligés d’utiliser de plus en plus souvent leur voiture pour leurs trajets domicile-travail.

Les raisons de la pollution ne sont donc pas mystérieuses, mais résultent du caractère irrationnel de l’organisation capitaliste. Résoudre réellement les problèmes liés à la pollution de l’air et à la pollution tout court, cela ne pourra pas être le fait de petites mesurettes sans lendemain, mais passera par une remise en cause de cette économie.

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