Assistance publique-Hôpitaux de Paris : plutôt que d’embaucher, la direction voudrait supprimer les RTT25/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2434.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les hôpitaux

Assistance publique-Hôpitaux de Paris : plutôt que d’embaucher, la direction voudrait supprimer les RTT

Dans une récente interview au quotidien Les Échos, Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), fait une véritable déclaration de guerre aux 90 000 travailleurs hospitaliers placés sous sa coupe. Il annonce notamment son intention de s’en prendre à leurs jours de repos.

Hirsch veut revenir sur l’accord de 2002 sur le temps de travail des employés de l’AP-HP. Actuellement, ils travaillent pour la plupart 7 h 36 ou 7 h 50 par jour, ce qui fait plus de 35 heures par semaine. Et logiquement ce temps hebdomadaire supplémentaire génère des RTT, comme dans la plupart des entreprises du pays. Hirsch annonce qu’il voudrait ramener le temps de travail quotidien à 7 h ou 7 h 30 et ainsi générer beaucoup moins de RTT. Il en attend une économie de 20 à 25 millions d’euros par an.

C’est en fait une attaque contre tous les travailleurs hospitaliers, quel que soit leur métier ou catégorie. Comme aucune embauche n’est prévue, et qu’au contraire les hôpitaux suppriment des emplois, en réalité la charge de travail ne diminuerait pas. Ce que les travailleurs hospitaliers faisaient en 7 h 36, ils devraient le faire en 7 h, ce qui serait un gain de productivité considérable à leur détriment. Déjà en sous-effectifs et surchargés, ayant de moins en moins de temps à accorder à chaque patient, il faudrait qu’ils rognent encore plus sur les temps de transmission des consignes entre équipes. Ou bien ils devraient rester chaque jour quelques dizaines de minutes en plus, en dehors de leur temps de travail officiel et sans être payés.

Hirsch lui-même avoue que des « RTT sont annulées au dernier moment pour faire face au manque d’effectifs ». En fait, les employés de l’AP-HP ont accumulé dans des compteurs près d’un million de journées de RTT, que la direction ne leur laisse pas prendre en repos ni ne veut leur payer. Mais, en dehors des embauches nécessaires, qui seules peuvent soulager les travailleurs hospitaliers et leur permettre de prendre tous leurs congés, aucun remaniement des horaires ne règlera le problème de la surcharge de travail à l’hôpital.

Dans le secteur hospitalier, ce gouvernement essaye de revenir sur le seul aspect positif des 35 heures du point de vue des travailleurs : les RTT. Or, depuis quelques années déjà, dans de nombreux hôpitaux les personnels hospitaliers se sont battus pour les garder.

Ces jours-ci, des assemblées générales ont lieu, comme celle qui a réuni le 22 mars une centaine de personnes à l’hôpital de Calais contre la suppression de 3 à 5 RTT, ou bien à Paris celle de l’hôpital Saint-Antoine de l’AP-HP, deux jours plus tard, qui a réuni près de 200 personnes. Contre les attaques de Hirsch et du gouvernement, une riposte des travailleurs des hôpitaux s’impose.

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