Retraites : aux patrons de payer !18/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2433.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : aux patrons de payer !

Les retraités ont manifesté le mardi 17 mars, à l’appel de tous les syndicats sauf la CFDT, pour protester contre le gel des retraites complémentaires versées aux salariés du privé par les caisses de l’Arrco et de l’Agirc, la caisse des cadres.

Depuis 2013, la pension de base de la Sécurité sociale est gelée, avec une vague promesse de revalorisation en octobre prochain. Les complémentaires du privé, elles, ont déjà été bloquées en 2014.

Même si l’inflation est officiellement faible, c’est toujours autant de perdu sur le pouvoir d’achat. Les dépenses obligatoires de loyer, d’électricité, de chauffage, etc. pèsent de plus en plus lourd ; les mesures fiscales aussi : ainsi, la demi-part du parent isolé a disparu, la majoration des pensions de parents de trois enfants est soumise à l’impôt, à la suite d’un nouveau calcul la CSG a baissé pour certains mais augmenté pour d’autres ; la contribution de solidarité (CASA), qui est censée aider à l’autonomie des personnes âgées, a été créée en 2013. De très nombreux retraités autrefois non imposables le sont devenus. 10 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, dont beaucoup de femmes. Leurs salaires plus faibles et leurs annuités amputées par les interruptions pour élever leurs enfants ne leur laissent qu’une pension très insuffisante pour vivre.

Mais, pour le patronat, il n’est pas question de s’arrêter là. Le Medef envisage une série de mesures radicales contre les salariés, retraités et en activité : il propose d’imposer, à ceux qui voudraient partir à l’âge légal de 62 ans, une décote de leurs pensions, dégressive jusqu’à 67 ans, ou de faire baisser le taux de la pension de réversion. Les patrons prétendent éviter ainsi la faillite des caisses de retraites complémentaires.

Les caisses se vident plus vite qu’elles ne se remplissent. Parce qu’on vit plus vieux ? Sans doute et c’est tant mieux ! Mais c’est surtout parce qu’il y a de moins en moins de cotisants, en raison du chômage.

La solution n’est pas de faire payer la politique des licencieurs à ceux qui ont encore un emploi ou à ceux qui ont travaillé toute leur vie. Les patrons, qui ne se gênent pas pour piocher dans les caisses de l’État, ont tous les moyens d’embaucher et de payer les retraites en comblant le déficit des caisses.

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