Grève du 9 avril : saisir l’occasion de se faire entendre18/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/page_6.jpg.420x236_q85_box-0%2C41%2C780%2C479_crop_detail.jpg

Leur société

Grève du 9 avril : saisir l’occasion de se faire entendre

Les confédérations CGT, FO et Sud ainsi que la FSU appellent à une journée de grève et de manifestation le 9 avril. Tous les salariés, du public et du privé, les retraités, les privés d’emploi sont appelés à descendre dans la rue contre l’austérité.

Illustration - saisir l’occasion de se faire entendre

Il faut souhaiter que cette journée soit un succès, car la situation des travailleurs devient catastrophique et appelle une riposte. Le chômage augmente encore, atteignant les cinq millions, et la précarité est désormais le sort de millions de travailleurs. Dans toutes les entreprises, les salaires sont bloqués, les conditions de travail se dégradent, la pression augmente. L’hôpital, l’Éducation nationale et tous les services publics utiles à la population voient leurs moyens réduits et leur fonctionnement dégradé. L’État supprime des postes, bloque les salaires des fonctionnaires, réduit les dotations aux collectivités territoriales, sabre dans les budgets sociaux. Les retraites sont attaquées, les pensions et allocations rognées, les caisses sociales vidées. Et le gouvernement Hollande-Valls organise ce vol en grand sur le niveau de vie des travailleurs pour couvrir de cadeaux le grand patronat.

Baisse des impôts sur les sociétés, dégrèvements de cotisations sociales, subventions sous tous les prétextes et même sans prétexte, commandes renouvelées de matériel inutile, voire nuisible, mais fort coûteux, la grande bourgeoisie croule sous les bienfaits. Elle se distribue cette année 56 milliards d’euros de dividendes, rien que pour les actionnaires des quarante grandes sociétés cotées. Il est donc temps, plus que temps, que le monde du travail descende dans la rue pour crier son dégoût de ce gouvernement et sa volonté de lutte contre le grand patronat.

La journée du 9 avril sera l’occasion de le faire. Étant nationale et interprofessionnelle, elle peut permettre aux travailleurs des grandes comme des petites entreprises, des grandes et des petites villes, aux chômeurs, aux retraités, aux jeunes, de participer, de se sentir solidaires, de montrer leur appartenance au monde du travail, de dire qu’on est de ce camp-là.

Bien sûr, elle vient tard. Chacun sait que les confédérations syndicales, même celles qui appellent au 9 avril, ont participé depuis des années à l’abus de confiance des travailleurs opéré par le gouvernement socialiste. Bien sûr les directions des syndicats ont leurs propres calculs et leurs arrière-pensées. Bien sûr, une seule journée de lutte ne suffira pas à faire reculer les patrons et leur gouvernement et, comme d’habitude, les confédérations ne prévoient ni suite ni plan. Mais, quelles que soient leurs limites, elles donnent aujourd’hui aux travailleurs l’occasion de s’exprimer. Et, qui plus est, de s’exprimer par leurs moyens propres, la grève et la manifestation, sur le terrain de la lutte de classe.

Il faut que les travailleurs s’en saisissent.

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