Europcar – Voisins-le-Bretonneux : en grève18/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/page_12-1.jpg.420x236_q85_box-0%2C240%2C2560%2C1680_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Europcar – Voisins-le-Bretonneux : en grève

La société Europcar, premier loueur de voitures en Europe, est en pleine restructuration depuis plusieurs années, avec pour unique objectif de réduire les coûts. Dans toutes les filiales du groupe, les travailleurs ont été confrontés aux attaques de la direction : chômage partiel, suppressions de postes, regroupement de services par pays avec proposition de mutation à l’étranger, licenciements pour les uns et augmentation de la charge de travail pour les autres.

Illustration - en grève

Les résultats financiers de l’entreprise n’ont cessé de progresser. D’où la décision de mettre prochainement Europcar en Bourse, pour le plus grand bien d’Eurazeo, la société d’investissement qui est propriétaire.

En novembre dernier, la direction a décidé d’externaliser une partie de l’informatique de la société mère, Europcar International. Deux services de Voisins-le-Bretonneux, dans les Yvelines, sont concernés, avec ²un effectif total de 50 salariés.

Dans un premier temps ce fut la stupeur, car personne n’imaginait que ces services, considérés comme le cœur de l’informatique, pouvaient être ainsi touchés. Mais rapidement des travailleurs ont commencé à s’organiser pour faire face à cette situation et défendre leurs intérêts.

Pendant plusieurs semaines, ils ont d’abord affuté leurs arguments, dans des réunions parfois houleuses avec des directeurs qui ne savaient que répéter en boucle des paroles creuses. Dans le même temps, le lien avec les salariés des autres services était entretenu. Beaucoup étaient conscients qu’après ce plan d’externalisation les attaques ne s’arrêteraient pas là. C’est ainsi qu’une assemblée générale a réuni une centaine de personnes.

Plus récemment, l’idée a fait son chemin que, s’il n’y avait pas moyen, dans la situation actuelle, de stopper les plans de la direction, les salariés externalisés se sentaient en droit de réclamer une compensation de 50 000 euros par personne pour répondre au préjudice moral et matériel subi. Une pétition dénonçant l’externalisation a été signée, bien au-delà des seuls salariés visés.

Comme il ne suffit pas de demander pour obtenir satisfaction, deux jours de grève ont été décidés les 12 et 13 mars, l’un des deux services se mettant en grève totale. Profitant du beau temps, installés au pied du bâtiment dans une ambiance festive-revendicative, les grévistes ont pu discuter avec leurs collègues des autres services, qui s’arrêtaient volontiers pour boire le café de la grève.

Alors que depuis des années il ne se passait rien de tel dans cette entreprise, l’ambiance a changé, sur fond d’un important mécontentement à Europcar International ainsi que dans la filiale Europcar France, où des suppressions d’emplois sont en cours et dont le siège se situe dans la même zone d’activité. La direction a du souci à se faire !

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