Aubervilliers : parents et enseignants pour plus de moyens18/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2433.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'enseignement

Aubervilliers : parents et enseignants pour plus de moyens

Le samedi 14 mars, environ 150 parents d’élèves et enseignants d’Aubervilliers en colère se sont rassemblés devant la mairie. Ils ont pris la parole pour dénoncer la casse de l’école dans les quartiers populaires, puis ils ont manifesté en cortège dynamique. Cette journée de lutte réussie faisait suite notamment à deux jours de grève et de manifestations dans les collèges de la ville.

Depuis que les autorités ont annoncé le volume d’heures d’enseignement accordé aux collèges, le mécontentement monte parmi les enseignants. En effet, si le gouvernement fait des discours sur l’éducation prioritaire et multiplie les effets d’annonce, ce n’est que de la poudre aux yeux.

La réalité, ce sont des effectifs toujours plus importants dans les classes, la fin des demi-groupes en sciences et des dispositifs d’aide aux élèves, ainsi que le strict minimum légal horaire prévu pour chaque matière. Pire, la réforme des collèges prévoit même d’abaisser les horaires légaux. Les quelques moyens supplémentaires qui existaient en zone d’éducation prioritaire (ZEP) disparaissent. Les enseignants des établissements REP+ (nouveaux réseaux d’éducation prioritaire) auraient un lot de consolation, puisqu’ils touchent par mois la somme mirobolante de 65 euros de plus que dans les autres ZEP, et qu’une ou deux de leurs heures sont payées en heures supplémentaires. Mais cela n’améliore en rien les conditions de travail et ne bénéficie absolument pas aux élèves. En plus, les REP+ ne couvrent pas tous les quartiers populaires et le label est attribué de manière opaque.

Une première grève de sept établissements a eu lieu le jeudi 5 mars, pour demander des moyens à la hauteur des besoins, et ce, non seulement en postes d’enseignants, mais aussi en termes de locaux, de surveillants, d’assistants sociaux, d’agents d’entretien, d’infirmiers et de conseillers d’orientation psychologues. Environ 70 enseignants et parents d’élèves se sont retrouvés à Bobigny devant l’Inspection académique

Ils exigeaient qu’une délégation réunissant les sept collèges et lycées d’Aubervilliers et de La Courneuve présents soit reçue, ayant bien conscience que les autorités préféraient les voir séparément... et le plus tard possible. Devant le refus de les recevoir, refus appuyé par la présence musclée de la police protégeant l’entrée du bâtiment, les grévistes ont promis de remettre ça le jeudi suivant.

Jeudi 12 mars, il y avait bien plus de monde devant l’Inspection académique, puisque des établissements de Bobigny, de Montreuil, d’Aulnay-sous-Bois et de Saint-Denis et plusieurs dizaines de lycéens avaient rejoint le mouvement. Cette fois, une délégation a été reçue, qui s’est entendu dire qu’il fallait... « faire mieux avec moins ». Lors de ces deux jours, les parents et les grévistes avaient distribué des tracts sur le marché d’Aubervilliers, pour inviter la population à la manifestation du samedi 14 mars.

Les parents et les enseignants d’Aubervilliers ont montré à cette occasion, en criant « On veut des moyens, on n’est pas des moins que rien ! », qu’ils étaient déterminés à continuer à réclamer au gouvernement des moyens dignes de ce nom pour les établissements scolaires dans les quartiers populaires.

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