Pour Charlie à Paris, contre Charlie à Dakar18/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2429.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour Charlie à Paris, contre Charlie à Dakar

Nos camarades de l’Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes (UATCI-UCI) dénoncent dans leur journal Le Pouvoir aux travailleurs le double langage des présidents sénégalais et malien après les attentats contre Charlie Hebdo.

Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keïta, les présidents du Sénégal et du Mali, ont participé aux côtés de Hollande à la marche de soutien aux journalistes de Charlie Hebdo assassinés par des islamistes fanatiques. Ils ont fait semblant de soutenir la liberté d’expression face à l’intolérance et à l’obscurantisme. Mais ce n’était que pure hypocrisie, pour figurer comme des « démocrates » et surtout pour faire de la lèche à leurs maîtres et protecteurs de l’ancienne puissance coloniale.

À leur retour dans leur capitale respective, ils n’ont pas tardé à remettre leur boubou à l’endroit, en soutenant les manifestations contre les caricatures du prophète Mahomet à l’appel des organisations musulmanes. Macky Sall a même dépêché son Premier ministre pour figurer parmi les manifestants qui ont brandi des pancartes du genre « Je ne suis pas Charlie » ou « Je suis Kouachi », du nom d’un des assassins des journalistes de l’hebdomadaire satirique. À Bamako aussi, des dignitaires du pouvoir ont défilé aux côtés des manifestants hostiles à Charlie Hebdo.

Ce que les dirigeants de Dakar et de Bamako ont montré, c’est qu’ils ne veulent surtout pas déplaire aux dignitaires religieux locaux, car ceux-ci ont une grande influence auprès de la population. Macky Sall n’hésite pas à interdire les manifestations des partis de l’opposition, mais il n’est pas question pour lui de froisser les grands marabouts de Touba et de Tivaouanne.

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