Maternités : non à la logique de rentabilité !18/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2429.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maternités : non à la logique de rentabilité !

Entre 1975 et 2012, en France, le nombre de maternités est passé de 1 369 à 544. Près des deux tiers ont donc fermé leurs portes. Et ce n’est pas fini. Un rapport de la Cour des comptes a remis le couvert en pointant du doigt 15 maternités qui devraient être l’objet d’une restructuration.

Des représentants des différents sites concernés se sont réunis le 12 février, lors d’une conférence de presse pour dénoncer ce projet qui ne fera qu’aggraver la situation.

C’est en 1998 qu’est paru le décret qui, au nom de la « sécurité de la naissance », classait les maternités en trois types. La règle fut fixée selon laquelle les établissements effectuant moins de 300 accouchements par an n’offraient pas la sécurité requise, et devaient être fermés. Et c’est donc au titre de cette règle que quinze maternités sont aujourd’hui dans le collimateur.

Les arguments dits de sécurité sont une fausse barbe, qui tente de cacher que ce sont les critères de rentabilité financière qui président aux restructurations, c’est-à-dire aux fermetures de maternités de proximité. Les résultats sont dramatiques : aujourd’hui, près d’une dizaine de départements n’ont plus qu’une seule maternité et la sécurité est donc mise à mal. Avec l’éloignement, des femmes ne peuvent arriver à temps à la maternité et en sont réduites à accoucher dans une voiture, une ambulance, un camion de pompiers, ou dans un service d’urgence quand il existe encore. Autre conséquence des fermetures des maternités : les centres d’IVG, qui souvent y étaient liés, ont vu leur nombre se réduire et les difficultés pour les femmes désirant mettre fin à une grossesse ont augmenté.

Ce qui met la sécurité des mères et des nourrissons en danger, c’est la recherche de la rentabilité financière dans la gestion des maternités. Les usagers et les personnels soignants paient les pots cassés.

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