Maroc : les libertés toujours bafouées18/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2429.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : les libertés toujours bafouées

Dimanche 15 février, au Maroc, deux journalistes français réalisant un documentaire pour France Télévision ont été arrêtés, leur matériel saisi, puis ont été expulsés manu militari du pays sous le prétexte qu’ils ne disposaient pas d’une autorisation de filmer. Ils avaient bien demandé cette autorisation plusieurs semaines auparavant, mais n’avaient reçu aucune réponse.

La vraie raison de leur arrestation est qu’ils ont osé effectuer une interview au siège central de l’AMDH, l’Association marocaine des droits humains, l’une des plus importantes ONG défendant les droits de l’Homme au Maroc. L’arrestation s’est d’ailleurs faite dans ce local, à Rabat, avec une mise en scène et un déploiement de véhicules et de matériels totalement disproportionnés.

Cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression et d’information fait suite à de multiples manœuvres d’intimidation du pouvoir marocain à l’encontre de l’AMDH. En six mois, elle s’est vu interdire une soixantaine d’activités par les autorités, qui bloquaient l’accès des lieux prévus pour celles-ci.

Au Maroc, il ne fait pas bon non plus défendre les travailleurs. Les militants Hamid Majdi, Omar Oubouhou et Nasri Bouslham viennent de voir leur pourvoi en cassation rejeté par la Cour suprême. Ils avaient été condamnés à six mois de prison ferme et à de lourdes amendes par le tribunal d’appel de Ouarzazate. Il s’agissait d’un procès politique destiné à leur faire payer leur implication dans les luttes des ouvriers de la mine de cobalt de Bou Azzer et des employés des complexes touristiques et des taxis de Ouarzazate.

La Cour suprême a confirmé ce verdict injuste, alors que le juge qui l’avait prononcé s’est vu entre-temps impliqué dans une affaire de corruption au plus haut niveau !

Ces diverses attaques contre les militants des libertés démocratiques et des droits des travailleurs n’ont pas semblé gêner le moins du monde le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en visite de courtoisie chez « son ami le roi » pour tenter de rétablir des relations un peu compromises.

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