Louvre d’Abu Dhabi : des conditions de travail désastreuses18/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2429.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Louvre d’Abu Dhabi : des conditions de travail désastreuses

L’organisation humanitaire Human Rights Watch a publié le 10 février un rapport dénonçant les conditions de travail sur plusieurs chantiers de l’île de Saadiyat, à Abu Dhabi, dont le chantier du Louvre, un musée d’art créé en partenariat avec le musée français.

Les protestations des autorités d’Abu Dhabi et de l’entreprise responsable du chantier, qui affirment que les conditions de travail correspondent aux normes internationales, sont peu crédibles. Cet émirat est en effet connu pour l’exploitation des ouvriers, en majorité immigrés, très nombreux sur ses grands chantiers. Venant du Pakistan, du Bangladesh, d’Inde, des Philippines, ils payent, pour obtenir un contrat, des frais de recrutement d’environ 2 500 à 3 000 dollars, qui sont perçus par les filières d’immigration et les employeurs. La plupart sont donc lourdement endettés avant même de toucher leur premier salaire, et forcés de travailler dur pour rembourser cette dette.

Malgré des améliorations depuis un premier rapport il y a cinq ans, l’association affirme que certains employeurs confisquent les passeports des travailleurs et ne payent pas toujours les salaires. Les logements sont souvent insalubres. Il n’y a pas de syndicats, pas de possibilité pour les travailleurs de porter plainte.

Plusieurs grèves ont eu lieu en 2013, à la suite desquelles des centaines de travailleurs ont été arrêtés et expulsés. Les travailleurs sont rassemblés par milliers sur ces chantiers : ils sont par exemple 5 000 sur celui du Louvre, et la colère contre ces conditions de travail scandaleuses finira par exploser.

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