La retraite des fonctionnaires jouée à la Bourse18/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2429.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La retraite des fonctionnaires jouée à la Bourse

Une partie de la rémunération des fonctionnaires, dont leurs primes, n’est pas prise en compte par leur principal régime de retraite. Depuis 2005, ces revenus sont soumis à un régime de retraite obligatoire qui est un fonds de pension géré par l’Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique (Erafp). Il s’agit d’un système par capitalisation : les cotisations sont placées en produits financiers, et c’est le résultat de ces placements qui est censé financer les retraites futures.

L’Erafp prétend qu’il pratiquerait une gestion prudente et sécurisée des sommes collectées. Fin 2014, les deux tiers étaient placés en obligations d’État, censées être sans risque. Mais le rendement de celles-ci baisse et ne permet plus à l’Erafp de garantir les versements à venir. Son conseil d’administration vient donc d’augmenter les cotisations des fonctionnaires et de diminuer la majoration due à ceux qui partent en retraite à un âge supérieur à celui de l’ouverture de leurs droits.

Par ailleurs, un décret du ministère des Finances vient d’autoriser l’Erafp à investir plus en actions d’entreprises et moins en obligations, pour « accroître sa contribution au financement des entreprises » et « améliorer son espérance de rendement ». C’est une fuite en avant et un cadeau au patronat : l’Erafp va prendre encore plus de risques à la Bourse avec les cotisations des fonctionnaires et les mettre plus largement à la disposition des capitalistes. Cela illustre les risques particuliers que les régimes par capitalisation font courir aux retraites des travailleurs. Mais les régimes par répartition ne garantissent rien non plus en eux-mêmes. Les dernières réformes imposées par les différents gouvernements l’ont largement montré.

Il n’y a aucune raison que l’État ne continue pas à payer intégralement ses travailleurs quand ils partent à la retraite, au lieu de recourir à de telles combines.

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