Assassinats de Copenhague : la « guerre contre le terrorisme » et ce qu’elle cache18/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2429.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assassinats de Copenhague : la « guerre contre le terrorisme » et ce qu’elle cache

Samedi 14 février, à Copenhague, un homme a tiré sur un centre culturel, puis sur une synagogue, assassinant deux personnes et en blessant cinq autres. Il a été abattu par la police danoise quelques heures plus tard, après un nouvel échange de tirs. Les autorités le décrivent comme un Danois de 22 ans, fils d’émigrés palestiniens, au passé connu de délinquant, sortant d’une peine de prison pour agression.

La similitude avec les attentats de Paris, en janvier, est frappante : mêmes cibles, des défenseurs de la liberté d’expression d’une part, des Juifs de l’autre, même profil des assassins.

La réponse des gouvernements et les commentaires officiels ont également été les mêmes que lors des attentats contre Charlie hebdo et l’épicerie casher de la porte de Vincennes. Les terroristes auraient déclaré la guerre à l’Europe et, comme le dit Valls, « aux valeurs de la liberté, du droit et de la protection des citoyens ». Chacun est dès lors sommé de se ranger derrière les gouvernements européens pour « combattre le terrorisme » ou même, selon les mots du Premier ministre français, « combattre l’islamo-fascisme ».

Mais de quelle guerre parle-t-on ? Dans les dix dernières années, pour ne pas remonter plus loin, les puissances occidentales ont détruit l’Irak et l’ont transformé en champ clos où s’affrontent les bandes armées par elles. Elles ont fait de même en Libye et parlent d’y retourner. Israël a bombardé et affamé Gaza des semaines entières. L’armée française intervient en permanence en Afrique. Ces mêmes puissances, armées de leurs « valeurs », soutiennent toutes les dictatures de la région, leur vendent des armes, encadrent leurs militaires et leurs tortionnaires, conseillent leurs banquiers, affament leurs populations.

Quelles sont ces « valeurs » invoquées par Valls, qu’il faudrait que les peuples d’Europe défendent, aux ordres de leurs gouvernements ? La « liberté » qu’ont les banquiers de saigner les travailleurs ? Le « droit » qu’ont les patrons de licencier par millions sur tout un continent ? La « protection » des profits, au nom de laquelle les États démolissent tout ce qui protège les travailleurs ?

Il y a bien, en effet, un état de guerre. Les puissances occidentales, c’est-à-dire leurs classes dominantes, font la guerre aux peuples du Moyen-Orient pour maintenir l’ordre impérialiste, les profits pétroliers, les contrats d’armement. Elles portent une responsabilité écrasante dans le développement de sinistres bandes réactionnaires, dont l’organisation État islamique qui se manifeste maintenant jusque sur le territoire européen par de tels attentats. Et elles font d’ailleurs aussi la guerre aux travailleurs d’Europe, pour augmenter leurs profits, les faisant descendre pas à pas vers la pauvreté.

Cette guerre-là, il ne suffira pas d’agiter devant l’opinion les crimes de quelques terroristes en délire pour lui trouver des justifications.

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