En 2014, les sociétés du CAC 40 ont versé à leurs actionnaires 56 milliards d'euros. Sur ce total, 46 milliards correspondent à des dividendes - versés en cash ou en actions. Soit une augmentation de 25 % par rapport à 2013. Le reste, soit 10,2 milliards d'euros, correspond à des rachats d'actions - autre façon de distribuer une partie des bénéfices de l'entreprise à ses actionnaires - soit une augmentation de 50 % en un an. Ces chiffres constituent presque un record : en 2007, avant la dernière crise financière, les sociétés du CAC 40 avaient versé 57,1 milliards d'euros aux actionnaires.

D'où vient l'argent ? Pas d'une progression des chiffres d'affaires, donc du développement de la production et des ventes, si l'on en croit la presse. Commentant les résultats des sociétés du CAC 40 au premier semestre, le journal Le Monde montrait que si, pour la première fois en trois ans, leurs bénéfices étaient en hausse de 23 %, leur chiffre d'affaires, lui, avait progressé sur un an de moins de 1 %. « En clair - expliquait l'article - la hausse des bénéfices du CAC 40 est d'abord à mettre au crédit des plans de restructuration annoncés et mis en oeuvre au cours de l'année 2013, et qui commencent aujourd'hui à porter leurs fruits. » Autrement dit, ce sont les licenciements et la surexploitation des travailleurs qui sont à l'origine de ces profits avec pour conséquence l'explosion du chômage. Remettre en cause la mainmise du capital sur l'économie, c'est devenu une question de survie pour les classes populaires.