Grève des médecins urgentistes : Un succès limité07/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2423.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève des médecins urgentistes : Un succès limité

La grève des médecins urgentistes, fin décembre, n'a duré qu'une journée car le gouvernement a rapidement cédé sur leur principale revendication. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a affirmé que leur temps de travail serait désormais compté en heures, avec un maximum de 48 heures par semaine, comme le prévoyait déjà une directive européenne de... 1993.

À ce jour, la situation dans les services d'urgences est en fait très variable. Parfois un médecin travaillant à temps plein peut faire jusqu'à 60 heures par semaine sans être payé en heures supplémentaires, parfois ces heures supplémentaires sont payées dès le dépassement des 39 heures hebdomadaires, mais le temps de travail effectif peut également atteindre des sommets. En fait la pénurie de médecins est telle que les services ne pourraient pas fonctionner sans que ceux-ci effectuent ces horaires invraisemblables.

Les promesses de la ministre, si elles sont suivies d'effet, vont améliorer la situation de nombreux urgentistes. Elles devraient se traduire avant tout par des augmentations significatives de leur revenu, mais aussi, pour ceux qui le souhaitent, par la possibilité de travailler un peu moins. Elles risquent également de mettre en difficulté certains services, qui ne pourront pas trouver d'autres médecins à embaucher pour compenser cette diminution du temps de travail.

La satisfaction de cette revendication élémentaire des urgentistes ne serait qu'une rustine sur un pneu qui fuit de partout. Depuis quarante ans, les gouvernements ont tous cherché à minimiser les dépenses de santé, en particulier en limitant le nombre de médecins. Le problème ne pourrait se résoudre qu'en formant massivement de nouveaux médecins et ce n'est manifestement pas le chemin que prend le gouvernement actuel.

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