Ecomouv' : Tout pour les actionnaires, rien pour les travailleurs07/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2423.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ecomouv' : Tout pour les actionnaires, rien pour les travailleurs

Le 31 décembre, un accord a été signé entre le gouvernement et la société Ecomouv', chargée d'installer les portiques de contrôle pour percevoir l'écotaxe. Pour compenser financièrement l'abandon de cet impôt, l'État s'est engagé à lui verser 839 millions d'euros.

Cette indemnisation avait été prévue dans le contrat signé en 2011 par le précédent gouvernement de droite. À l'époque, presque tous les députés de gauche avaient approuvé cette écotaxe prélevée sur les transports de marchandises par la route mais qui au final aurait été payée par les consommateurs. Et très peu d'entre eux avaient été choqués par le fait que l'État sous-traite la collecte de cet impôt à un consortium capitaliste.

Après avoir annoncé l'abandon de l'écotaxe en octobre 2014 face à la mobilisation des « bonnets rouges » et des transporteurs routiers, Ségolène Royal, la ministre des Transports chargée du dossier, avait fait mine de rompre des lances contre Ecomouv', déclarant que le gouvernement ne paierait pas les indemnités.

Mais, en fait de lances, ce n'était bien sûr que des coups d'épée dans l'eau. Et aujourd'hui, le gouvernement socialiste indemnise bien sagement et bien grassement les actionnaires d'Ecomouv'. Figurent parmi eux la principale société autoroutière italienne, Autostrade per l'Italia, SFR, Thales, la SNCF, autant de sociétés qui ne sont pourtant pas sur la paille. En revanche, concernant les 200 travailleurs d'Ecomouv' qui sont officiellement licenciés, l'accord du 31 décembre ne prévoit absolument rien et n'impose rien pour faire payer les actionnaires.

839 millions pour les patrons, rien pour les travailleurs. C'est tout à l'image de la politique de ce gouvernement.

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