Bourses : L'économie capitaliste en crise07/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2423.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bourses : L'économie capitaliste en crise

« Euro : le recul historique », « Les Bourses chutent partout en Europe », « Le dollar fort fait peser des risques sur l'économie américaine »... voilà quelques-uns des titres du quotidien économique Les Échos du 6 janvier. À leur façon, ils évoquent tous une situation mondiale dominée par la crise du système capitaliste et l'incapacité de ses tenants à en prévoir les répercussions.

Ainsi, l'euro ne cesse de dévisser par rapport au dollar, au point d'avoir atteint son plus bas niveau depuis 2006. Pendant des années, gouvernants et médias ont accusé un « euro fort », par rapport au dollar, de tous les maux ou presque. À les en croire, cela plombait les exportations, poussait le chômage vers le haut et risquait d'entraîner la récession... Aujourd'hui le rapport euro-dollar s'est inversé, mais la chanson reste.

En fait, les tenants du système, les gouvernants qui prétendent le gérer et les experts derrière lesquels ils s'abritent, n'ont aucune prise sur la course folle d'une économie capitaliste en crise. Alors, ils accusent les vents contraires. Parfois les mêmes qu'ils disaient favorables hier.

Parmi leurs dernières trouvailles, ils mettent en cause la baisse du pétrole qu'ils appelaient de leurs voeux, il y a peu encore. Ils ont même inventé une expression : « Grexit », contraction des mots « Grèce » et « sortie » en anglais, qui évoque le fait que la Grèce pourrait sortir de la zone euro après les élections législatives de fin janvier, et la tourmente dans laquelle la spéculation sur la dette des États avait plongé l'Union européenne, en menaçant de la faire éclater.

Le leader de Syriza, qui pourrait emporter ce scrutin en Grèce, répète ne pas vouloir quitter la zone euro ; la chancelière allemande dit ne pas craindre ce départ, en vain : cela fait souffler un vent de panique sur les Bourses et plonger l'euro.

Tout se passe comme si la moindre rumeur, même démentie, rendait fébriles les milieux financiers. La presse parle de l'inquiétude « des marchés sous haute tension ». Ladite tension est celle qui existe entre la production de biens réels, qui marque le pas partout et depuis longtemps faute de demande solvable, et le fait que les grands groupes regorgent de capitaux à placer. Or, il faut qu'ils rapportent, et gros. Comme la sphère productrice ne peut combler leur attente, reste la spéculation sous toutes ses formes. Sur les monnaies et leurs variations de cours, sur les actions cotées en Bourse, et sur les mesures que les États peuvent prendre pour aider ces « pauvres » financiers à faire du profit. Malgré la crise, quitte à déstabiliser un peu plus l'ensemble de ce système gangréné par le parasitisme des possédants.

La Banque centrale européenne s'apprête à lancer un vaste plan de rachat de parts de la dette des États de l'Union européenne. « Les investisseurs y comptent », selon un éditorial des Échos. Et vogue la galère ! Car le navire du capitalisme peut menacer de sombrer avec passagers et équipage, ses propriétaires entendent ne rien perdre au naufrage, et même y gagner.

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