Afghanistan : Un bilan catastrophique de l'intervention impérialiste07/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2423.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Un bilan catastrophique de l'intervention impérialiste

Le 31 décembre 2014 a marqué en principe la fin de treize ans d'occupation de l'Afghanistan par les troupes des États-Unis et de leurs alliés de l'Otan. En réalité, il reste quelque 12 500 de leurs soldats, dont 10 000 Américains, autrement dit une armée entière, et le bilan est catastrophique.

Après les attentats du 11 septembre 2001, qui avaient fait plus de 3 000 victimes aux États-Unis et suscité une forte émotion, l'impérialisme américain avait voulu frapper un grand coup, pour montrer ce qu'il en coûte de l'attaquer sur son territoire et pour réaffirmer sa toute-puissance. Le régime obscurantiste des talibans, jusque-là soutenu par le gouvernement américain présidé par Bush, devint une cible privilégiée. Les bombardements massifs commencèrent moins d'un mois après le 11 Septembre, dans le cadre de l'Otan et sous couvert d'une résolution de l'Onu. En France, le président de droite Chirac et son Premier ministre socialiste Lionel Jospin emboîtèrent le pas à Bush.

En cinq semaines, le régime des talibans fut éliminé. Hamid Karzaï, chef d'un clan en conflit avec le pouvoir des talibans, fut réintroduit dans le pays par la CIA pour être nommé président par intérim en décembre 2001. Il allait par la suite être élu à deux reprises dans des conditions frauduleuses, tout comme son successeur Ashraf Ghani l'a été en juin dernier.

Le pouvoir mis en place par l'impérialisme s'appuie sur des seigneurs de guerre avec lesquels la CIA était en relation depuis longtemps. Leur nouvelle position leur a permis d'élargir leurs meurtres, viols, pillages. Tandis qu'une partie des cadres du régime précédent était absorbée par le nouveau pouvoir, d'autres formèrent une galaxie de groupes plus ou moins rivaux qui se partagèrent le contrôle d'une grande partie du territoire et étendirent la guerre au Pakistan voisin.

Une guerre contre le peuple afghan... et au-delà

Le pouvoir mis en place est vomi par la population, pas seulement du fait de ses crimes et de sa corruption, mais parce que les forces impérialistes qui le protègent ont écrasé le pays sous un tapis de bombes, d'armes à fragmentation et de napalm. Fin 2009, Obama, qui avait remplacé Bush, annonça l'arrivée de renforts, ce qui porta la présence impérialiste à son maximum, 150 000 soldats. En treize ans, le nombre de soldats qui se sont relayés est bien plus considérable encore. Par exemple, 70 000 militaires français auront été envoyés en Afghanistan entre 2001 et 2012, date à laquelle le gros des militaires français a été retiré du pays... pour mener des sales guerres ailleurs.

Aujourd'hui, ce sont les États-Unis, qui tentent de se désengager. Mais c'est toute la région qui s'est embrasée, comme l'atteste l'attentat qui a fait 140 morts dans une école au Pakistan en décembre dernier. Sans doute 1 000 milliards de dollars ont été dépensés et 3 500 soldats des armées impérialistes ont trouvé la mort, le nombre de victimes afghanes se chiffrant à dix ou vingt fois plus, peut-être davantage. Tout cela pour quoi ? L'intervention militaire de l'impérialisme n'a rien à mettre à son actif, à part la croissance de la culture du pavot destinée à l'opium, au bénéfice des seigneurs de guerre qui sont ses protégés.

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