Adoma (ex-Sonacotra) : Vers la privatisation07/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2423.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Adoma (ex-Sonacotra) : Vers la privatisation

Le gouvernement a donné le 12 décembre son feu vert pour la vente du capital de l'État dans Adoma, l'ex-Sonacotra, la première société française en charge des foyers et de l'hébergement d'urgence avec près de 70 000 logements gérés. Elle passera entre les mains de la Société nationale immobilière (SNI), une filiale de la Caisse des dépôts qui en contrôle déjà près de 43 %.

Ce ne sera pas une privatisation à proprement parler, puisque la SNI relève du domaine public via la Caisse des dépôts, mais les associations s'en inquiètent, car le patron de la SNI n'a jamais caché ses intentions dans le domaine du logement social. Il a proposé la vente de 200 000 logements HLM, qui rapporterait 10 milliards d'euros. En ce qui concerne Adoma, il entend vendre des foyers, situés dans des banlieues où le prix du mètre carré a explosé, pour les reconstruire plus loin, ce qui représentera bien sûr une gêne pour les travailleurs qui devront s'y transférer. Et, comme dans les années 1950 et 1960 l'État avait beaucoup construit pour les travailleurs immigrés venus travailler en France, la SNI réalisera de belles plus-values, jusque-là seulement latentes. En fait, la SNI entend s'aligner sur Icade, l'autre filiale immobilière de la Caisse des dépôts, qui a été partiellement introduite en Bourse et agit comme les sociétés immobilières du privé.

L'État ne retirerait finalement que 70 millions de son retrait du capital de la SNI. Mais, en des temps où il est à la recherche de recettes, c'est sans doute toujours ça de pris. Les conséquences pour les locataires des foyers Adoma ne peuvent être que négatives, mais c'est bien le dernier des soucis de Valls et de son gouvernement.

Partager