ThyssenKrupp, Angers : La lutte continue23/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2421.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ThyssenKrupp, Angers : La lutte continue

La direction de ThyssenKrupp ascenseurs avait annoncé jeudi 25 septembre son intention de licencier 258 des 442 salariés de son usine de Saint-Barthélémy. Samedi 13 décembre, les travailleurs de l'usine étaient une fois de plus dans la rue pour affirmer qu'ils n'ont aucune intention de se laisser mettre à la porte.

Depuis l'annonce du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), les salariés n'ont eu de cesse de rappeler que ThyssenKrupp ascenseurs est un groupe qui a de l'argent et que rien ne justifie ces licenciements. Il y a quelques semaines, le journal patronal Les Échos tressait des lauriers à ThyssenKrupp, saluant un groupe « qui vient de renouer avec les bénéfices et qui va donc pouvoir reverser des dividendes à ses actionnaires pour la première fois depuis deux ans ».

Depuis trois mois, les travailleurs se sont fait voir et entendre, devant leur usine et dans les rues d'Angers, diffusant des tracts et faisant signer des pétitions. Fin octobre, ils se sont rendus à Essen en Allemagne, au siège social du groupe, où ils ont retrouvé des salariés allemands de Thyssen, eux aussi en butte à des licenciements. Durant ces trois mois, la production a souvent tourné au ralenti, malgré les pressions de la direction pour que soient « honorées les commandes des clients ».

Lundi 1er décembre, une centaine d'ouvriers ont investi la salle de réunion où la direction et les représentants syndicaux CGT et CGC se rencontraient, contraignant la direction à accepter dans les négociations cinq délégués en plus, choisis directement par les salariés. Deux journées de grève ont été bien suivies.

Le 10 décembre, la direction a exigé la reprise immédiate de la production à pleine cadence. L'ultimatum n'a pas plu du tout aux salariés, qui ont de nouveau pris le chemin des bureaux. La direction s'est alors dite prête à discuter du montant de la prime supra-légale qui serait versée aux 258 licenciés, mais a surtout réaffirmé qu'il était urgent que les syndicats avalisent le PSE : elle prétend que, s'il n'y a pas d'accord, la direction allemande prendra la décision de fermer totalement l'usine. Ce chantage vise à rendre responsables des licenciements tous ceux qui veulent s'y opposer.

Dans leur combat, les salariés de l'usine d'Angers ont tenu à s'adresser à d'autres travailleurs confrontés aux mêmes problèmes qu'eux dans l'agglomération. Lors de la manifestation du samedi 13 décembre, des centaines de salariés ont défilé avec eux pour réaffirmer leur opposition aux licenciements. « Aujourd'hui, il n'y a que des salariés indignés, et non des résignés », disait par exemple l'un d'eux.

Les travailleurs de Thyssen n'ont pas dit leur dernier mot.

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