Travail du dimanche : Remettez-nous ça !03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail du dimanche : Remettez-nous ça !

La réforme du travail du dimanche est de nouveau dans les cartons du gouvernement. Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron doit annoncer ses intentions le 10 décembre, dans le cadre de son projet de loi sur l'activité.

Plus de 8 millions de personnes travaillent déjà le dimanche, dont 6,5 millions de salariés : 3 millions habituellement et 3,5 millions occasionnellement. Dans le commerce non alimentaire, le droit commun autorise cinq dimanches par an, mais il existe déjà de très nombreuses dérogations. Dans les zones déclarées « touristiques », les magasins peuvent ouvrir chaque dimanche. Et depuis 2008 une dérogation a été accordée aux magasins de meubles comme Ikea, But ou Conforama.

Le patronat de la grande distribution et des grands magasins prétend que ce sera plus de liberté pour les consommateurs, et du travail mieux rémunéré pour les salariés volontaires. Mais les consommateurs sont aussi des travailleurs, qui ont besoin de leur repos et de leur vie de famille. Et les salaires étant au plus bas, il n'est pas difficile pour un patron de trouver des travailleurs prétendument « volontaires », qui ne cherchent qu'à mettre un peu de beurre dans les épinards, voire tout simplement à trouver un emploi.

À l'opposé, une pétition de l'Union professionnelle artisanale (UPA), le syndicat des petits artisans et commerçants, publiée dans la presse, réclame de « stopper les projets de généralisation de l'ouverture des grandes surfaces le dimanche ».

À Marseille, une loi de 2012 a permis à tous les commerces du centre-ville d'ouvrir le dimanche. Et si la FNAC, Go Sport, etc., ouvrent bien, un grand nombre de petits commerces restent fermés, faute de clients. Dans l'affaire, il s'agit surtout pour les grandes enseignes d'accroître encore leur part de marché au détriment des petits commerces de proximité, en faisant sauter une réglementation du travail de plus.

Une telle mesure rendra la vie plus dure à des centaines de milliers, voire des millions de travailleurs, fera fermer des petits commerces et ne fera pas reculer le chômage d'un pouce. Mais, sous prétexte de relancer l'activité économique, le gouvernement est prêt à modifier la loi en faveur du grand patronat, quitte à ce que la société se décompose un peu plus.

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