Sécurité sociale : Les attaques entérinées au Parlement03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Les attaques entérinées au Parlement

Lundi 1er décembre, l'Assemblée nationale a adopté définitivement le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015. En s'abstenant plutôt que de voter contre, 34 frondeurs et 11 écologistes ont permis au texte de passer par 270 voix contre 245, avec 51 abstentions.

Le plan imposera 9,6 milliards d'économies, réalisées sur le dos des familles, des retraités et des malades. Du côté des familles, la prime à la naissance du deuxième enfant ne sera finalement pas divisée par trois, mais retardée, versée à la naissance de l'enfant plutôt qu'au septième mois de grossesse. Le congé parental sera d'un an pour le premier enfant, réparti à parts égales entre le père et la mère. À partir du deuxième enfant, la répartition sera de deux ans pour l'un des parents, un an pour l'autre. Dans la situation de chômage de masse et de pressions patronales sur les salariés, une telle mesure ne pourra que conduire à diminuer la durée des congés pris par les parents.

À partir du 15 juillet 2015, les allocations familiales de base seront divisées par deux pour les ménages gagnant plus de 6 000 euros mensuels, et par quatre au-delà de 8 000 euros. Cette mesure ne touchera que 10 % des familles, les plus aisées, mais le gouvernement sera probablement tenté d'abaisser ce plafond par la suite.

Les retraités paieront aussi la note. Avec la modification du mode de calcul de la CSG, 460 000 d'entre eux passeront d'un taux réduit (3,8 %) au taux normal (6,6 % des revenus). Du côté des malades, les économies se feront à l'hôpital avec des suppressions de lits et de postes, et en restreignant les médicaments. Ce que le projet de loi appelle hypocritement « la réduction des hospitalisations inadéquates » et « la pertinence et le bon usage des soins » !

Réunis en meeting quelques jours avant le vote, les « frondeurs » du PS avaient annoncé vouloir « infléchir la politique que mène le gouvernement ». Le moins que l'on puisse dire est que ça commence mal !

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