Quand chutent les prix du pétrole03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Quand chutent les prix du pétrole

Le 27 novembre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé de laisser chuter les prix pétroliers. Ce serait « une bonne décision » à en croire le ministre saoudien du Pétrole. Bonne, mais pour qui et pourquoi ?

Cela fait des mois que les cours mondiaux des produits pétroliers ont glissé, depuis leur plus haut (115 dollars le baril de brut) mi-juin, vers des valeurs inférieures à 70 dollars. Cette chute de près d'un tiers s'explique par divers facteurs, dont le principal est le recul de la demande à l'échelle planétaire. Des pays industrialisés à ceux que l'on dit émergents, le ralentissement de la production dû à la crise mondiale se manifeste par une moindre consommation d'énergie.

Ni dans les pays riches, ni encore moins dans les pays pauvres, les consommateurs n'ont constaté que leur facture énergétique avait baissé dans la même proportion que les produits pétroliers sur les marchés mondiaux. En revanche, pour les grosses entreprises industrielles, les compagnies du transport aérien ou maritime, cette baisse des cours du pétrole a été la bienvenue : elle a réduit leurs prix de revient. Et comme ils n'ont pas répercuté intégralement cette baisse sur les prix de vente, cela a augmenté leurs marges.

C'est ce dont se félicitent ministres, hommes d'affaires et médias dans les pays riches. Et c'est ce qui explique que les leaders de l'OPEP, telle l'Arabie saoudite, dont les liens politiques et économiques sont les plus étroits avec les pays impérialistes, États-Unis en tête, n'ont pas cherché à contrecarrer la glissade des prix pétroliers.

Certains des membres de l'OPEP - Russie, Venezuela, Algérie - ont vu de ce fait leurs revenus pétroliers s'effondrer et parfois leur budget virer au rouge. Ils voulaient donc que l'OPEP réduise ses quotas de production, afin de réduire l'offre et de négocier des prix plus élevés. Mais les principales puissances impérialistes et leurs grands groupes industrialo-financiers font la loi. On le vérifie avec les hydrocarbures, et cela vaut pour les autres matières premières. De nombreux pays peu ou moyennement industrialisés sont ainsi soumis aux aléas des marchés. Loin de faire « émerger » leur économie, cela les met constamment au bord de la catastrophe, avec toutes les conséquences qui en découlent pour leur population.

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