Hôpitaux psychiatriques : L'austérité ne passe pas03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux psychiatriques : L'austérité ne passe pas

Un peu partout dans le pays, les hôpitaux psychiatriques - les salariés qui y travaillent et les patients qui y sont traités - ont subi ces derniers mois d'importantes attaques de la part du gouvernement. Comme dans les hôpitaux généraux, le gouvernement y fait appliquer toujours plus d'austérité par les Agences régionales de santé qui contrôlent les budgets.

Les restrictions budgétaires entraînent une diminution des activités et sorties thérapeutiques que certains patients pouvaient faire hors des hôpitaux où ils sont soignés et où parfois ils vivent des années durant. Comment rompre leur isolement et les encadrer pour faire des courses ou aller parfois au restaurant ou au cinéma, sans le personnel nécessaire ? À l'occasion des fêtes, les habituels décorations et petits cadeaux offerts aux malades disparaissent. Même le linge ou les couvertures viennent à manquer pour les patients.

Le manque de personnel se généralise et s'aggrave. C'est ce qu'ont dénoncé, au cours de l'année écoulée, les grévistes de l'hôpital Pierre-Janet du Havre, de la Maison d'accueil spécialisée du Vinatier à Lyon et ceux du service de psychiatrie de l'hôpital de Poissy-Saint-Germain (Yvelines) en mars ; les infirmiers psychiatriques de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille en juin ; et les travailleurs hospitaliers de Prémontré (Aisne) et de Saint-Anne à Paris en novembre.

Dans tous les hôpitaux, le non-remplacement des travailleurs partant en retraite signifie des effectifs insuffisants. Il en résulte de la fatigue, du stress, l'annulation des repos, une moindre attention prêtée à chaque patient. Mais, en psychiatrie, cela signifie aussi des risques accrus pour les soignants : comment faire face à la crise violente d'un malade, si l'on est seul dans le service ? C'est ce qu'ont dénoncé sept médecins psychiatres du CHS de la Sarthe en démissionnant de leurs responsabilités administratives en janvier, et ceux qui ont rejoint les grévistes de Prémontré le mois dernier.

Coincés entre l'étranglement de leurs budgets décidé par le gouvernement et la nécessité de faire fonctionner au jour le jour les hôpitaux, de plus en plus de directeurs s'attaquent aux jours de repos du personnel hospitalier.

Ces tentatives ont entraîné des réactions, comme l'an dernier au CHI de Clermont (Oise), où des centaines de salariés se sont mobilisés et ont imposé de conserver toutes leurs RTT au moins pour l'année 2014. Par la grève en février, les travailleurs de l'hôpital psychiatrique Georges-Daumezon près d'Orléans ont eux réussi à faire abandonner complètement un projet de vol de leurs RTT. Ceux du Bon-Sauveur à Caen, soumis au même type d'attaque, se sont mis en grève en avril ; ceux de Paul-Guiraud à Villejuif en juin ; ceux de l'hôpital d'Uzès (Gard) en octobre, ces derniers gagnant au moins la suspension de cette mesure.

C'est dans la généralisation de ces luttes, y compris au-delà des hôpitaux psychiatriques, que peut résider l'espoir de contrer ces attaques.

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