Francophonie : La démocratie fait bien dans les discours03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Francophonie : La démocratie fait bien dans les discours

Le sommet de la Francophonie, qui s'est tenu à Dakar au Sénégal les 29 et 30 novembre, a été pour François Hollande l'occasion de prononcer de belles paroles sur la démocratie. Cela ne l'empêchera pas de soutenir la brochette de dictateurs africains présents.

Le Tchadien Idriss Déby faisait partie de l'auditoire. Il n'hésite pas à faire ouvrir le feu sur des manifestants protestant contre la hausse du prix de l'essence et la mainmise de son clan sur ce secteur. Le Congolais Denis Sassou-Nguesso était là lui aussi. Pendant que l'on torture dans ses prisons, il vit avec sa famille dans un luxe insolent. La justice française l'accuse d'avoir dépensé 60 millions d'euros d'argent public congolais dans des boutiques de luxe parisiennes, dont 250 000 euros de chemises à son nom. Les Congolais, eux, croupissent dans la misère. Le dictateur camerounais Paul Biya ne manquait pas à l'appel non plus, et la liste n'est pas close.

François Hollande a cité, à l'appui de ses mots creux sur la démocratie, les changements qui viennent d'intervenir à la tête du Burkina Faso, comme si la France n'avait pas soutenu pendant vingt-sept ans le dictateur Blaise Compaoré. Le rôle de Hollande a au contraire consisté à organiser sa fuite à l'étranger lorsque le peuple s'est soulevé, et à manoeuvrer pour que l'armée prive les Burkinabés du bénéfice de leur soulèvement. On a d'ailleurs appris de la bouche de l'ancien président sénégalais Abdou Diouf que Hollande, sentant venir l'orage, avait proposé à Compaoré de présider les institutions de la Francophonie s'il consentait à passer la main au Burkina.

Hollande souhaite seulement que perdure le système qui, depuis les indépendances africaines, permet à l'impérialisme français de piller ses anciennes colonies et que l'on a surnommé la « Françafrique ». Il faut pour cela laisser quelques miettes à des hommes comme Compaoré, Sassou-Nguesso ou Idriss Déby, et organiser leur succession quand la coupe est pleine et que la population risque de les renverser. La démocratie n'a rien à voir là-dedans, et encore moins le bien-être de la population.

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