Vocations djihadistes : Le reflet d'une société dans l'impasse26/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2417.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Vocations djihadistes : Le reflet d'une société dans l'impasse

Le groupe État islamique a une nouvelle fois mis en scène ses exécutions en filmant la mort d'un jeune otage américain et celle de soldats syriens. Et le fait de découvrir que, parmi les bourreaux, figuraient de jeunes Occidentaux, a rappelé combien ce qui se déroule à des milliers de kilomètres nous concerne directement.

Un des jeunes bourreaux est français. Âgé de 22 ans, il est originaire de Normandie. Des reportages ont montré ses voisins et des membres de sa famille abasourdis d'apprendre qu'il était complice d'une telle horreur, une voisine évoquant même à son propos un « gamin super ».

Comme le montre cet exemple, ces jeunes allant rejoindre des groupes djihadistes peuvent très bien n'avoir aucun lien familial avec le Proche-Orient ou même le Maghreb.

Sous prétexte de lutter contre la menace terroriste, le gouvernement français a mis en place un arsenal législatif féroce à leur encontre. Un jeune Français de 28 ans, d'origine sud-coréenne, a été arrêté à son retour de Syrie où il s'était engagé auprès de milices islamistes. Bien qu'il ait nié avoir participé au moindre combat, ce que le tribunal n'a pas cherché à contester, il a été condamné à sept années de prison ferme, uniquement au nom de ses « intentions terroristes ».

Le gouvernement français en retour se sert de la peur du terrorisme pour cultiver son image de fermeté auprès de l'opinion publique. Mais il est évident qu'un tel verdict n'aura aucune influence sur les apprentis djihadistes et n'en fera pas renoncer un seul.

L'attraction que peuvent exercer les idées parmi les plus réactionnaires auprès d'une partie de la jeunesse est le signe de sa désorientation profonde. C'est en partie le fruit de la crise et du manque de perspectives qui en découle pour de nombreux jeunes. La société capitaliste qui se décompose n'a aucun idéal à offrir si ce n'est le chômage et la misère pour les uns, l'individualisme et le mirage de la réussite mesurée à l'aune de son compte en banque pour les autres. Les intégrismes, toutes religions confondues, ou le nationalisme exacerbé, spéculent sur le désespoir que cette situation engendre, en cherchant à dresser des pans de la population contre les autres. Tout cela alimente les idées réactionnaires de toute sorte.

La survie du système capitaliste bouche l'avenir pour toute la société, alors que les formidables moyens de production et les capacités scientifiques déployés à l'échelle de la planète pourraient ouvrir un âge d'or à toute l'humanité. Se battre pour un avenir communiste, dans lequel les valeurs ne seront pas l'argent, le pouvoir de dominer et d'exploiter, est bien la seule perspective qui mérite l'attention de la jeunesse.

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