Renault Trucks : Premier recul de la direction26/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2417.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks : Premier recul de la direction

La direction de Renault Trucks, après avoir dénoncé l'accord de 1999 sur l'organisation du temps de travail, a engagé des négociations pour un accord de flexibilité calculant la période de travail sur une année et imposant des heures supplémentaires obligatoires. Un premier débrayage avait eu lieu le 28 octobre, organisé par la CGT et Sud.

Suite à ce débrayage, la direction avait un peu reculé, par exemple en abandonnant sa proposition d'imposer l'overtime, c'est-à-dire les changements d'horaire imposés le jour même, en prenant l'engagement de prévenir... la veille. Et elle s'engageait à payer les majorations à 25 % des heures supplémentaires dès qu'elles seraient effectuées.

Mais, d'un autre côté, elle maintenait son exigence des heures supplémentaires obligatoires, du travail obligatoire les jours de RTT ou les samedis, alors qu'aujourd'hui les heures supplémentaires sont au volontariat. Et la direction menaçait, si aucun accord n'était trouvé, d'appliquer la loi et les accords de branche de la métallurgie.

La direction a eu beau multiplier les réunions du personnel pour se justifier, elle n'a pas réussi à convaincre. Mercredi 19 novembre, à l'occasion d'une nouvelle réunion de négociation, un débrayage était organisé par les mêmes syndicats, plus la CFDT qui, vu l'ambiance, s'était ralliée. Les participants étaient encore plus nombreux qu'au débrayage précédent : 500 à Vénissieux et Saint-Priest, 450 à Blainville et 500 à Bourg-en-Bresse, où toutes les lignes de montage étaient arrêtées. Il n'y avait pas eu autant de grévistes dans le groupe depuis longtemps. Et cela a été un encouragement pour tous.

La réunion de négociation, à Lyon, n'a pas duré : dès le début, la direction y a mis fin. Il n'est donc plus question d'accord, en tout cas pour l'instant, et cela a été ressenti comme un recul de sa part. Maintenant la direction dit que, puisqu'il n'y a plus d'accord, elle appliquera la loi et les accords de la métallurgie. Mais, si la loi seule ne lui permettra pas de faire travailler sur un cycle d'une année, en revanche elle pourrait obliger les salariés à faire jusqu'à dix heures de travail dans la journée ou des semaines de 48 heures maximum.

Il faudra donc maintenir la pression sur Renault Trucks pour lui imposer, accord ou pas, qu'il renonce aux heures supplémentaires obligatoires. Il faudra continuer à se mobiliser pour lui faire échec, et les travailleurs en sont conscients.

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