Quand L'Humanité-Dimanche fait diversion26/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2417.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quand L'Humanité-Dimanche fait diversion

« Ce sont eux qui pillent les caisses des États », titrait L'Humanité-Dimanche (HD) le 20 novembre. Et de dénoncer, photos à l'appui, le président de la Commission européenne Juncker, le patron suédois d'Ikea et le Premier ministre britannique David Cameron. Mais pas un seul pilleur français à la une.

L'article dénonçait la fraude fiscale dans le monde : 17 000 à 26 000 milliards d'euros, et même cinq banques françaises qui ont domicilié 56 % de leurs filiales dans des paradis fiscaux. Mais pas un mot, dans le coeur de l'article, sur les capitalistes français qui se domicilient au Luxembourg. Les fraudeurs se résumaient à Apple, Amazon ou Ikea, mais nulle mention d'Axa, du Crédit agricole ou de la BNP Paribas, qui font partie des 300 groupes capitalistes ayant conclu avec le Luxembourg des accords pour une fiscalité plus qu'allégée.

L'Huma conclut que « l'Europe révèle son vrai visage : (...) les politiques d'austérité imposées à tous ses États membres ». Mais cette austérité n'est-elle pas le choix de chaque État et de chaque classe dirigeante en Europe ? Les politiques d'austérité ne sont-elles pas élaborées en commun dans les rencontres entre ministres des États membres ? Et le gouvernement Hollande-Valls n'y a-t-il pas une énorme part de responsabilité ?

L'Europe n'est certes pas innocente. mais elle est aussi bien commode pour dédouaner les politiciens dits de gauche, que le PCF a soutenus, et qui n'ont pas besoin des conseils de Bruxelles pour mener, en France, une politique antiouvrière au profit de capitalistes bien français.

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