Plan Juncker : Où trouver 300 milliards ?26/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2417.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Plan Juncker : Où trouver 300 milliards ?

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté le 26 novembre un projet de plan de relance de 300 milliards sur trois ans. De fait, dans les pays de l'Union européenne, depuis trois ans l'économie stagne. Depuis la crise bancaire de 2008, les investissements ont reculé de 18 %. Et la situation est pire pour le monde du travail, frappé par le chômage et la baisse des revenus.

Relancer la croissance par de grands travaux, tous les gouvernements et la bourgeoisie en rêvent depuis longtemps. Mais où trouver l'argent ?

Les États sont surendettés, avec des budgets en déficit. Ils ont tous pour priorité de consacrer des milliards à la résorption des déficits et au paiement de la dette, une priorité à laquelle veille la Commission européenne. La France et la plupart des États européens ont donc décidé des coupes drastiques dans les dépenses publiques, qui ne manqueront pas de diminuer les carnets de commandes... en contradiction complète avec l'objectif de relancer l'économie.

Alors l'Europe peut-elle faire ce que les États ne peuvent pas ? Bien sûr que non. Il suffit de regarder de plus près le plan Juncker pour comprendre qu'il y a tromperie sur la marchandise. Loin des 300 milliards annoncés, Juncker propose de mettre sur la table 20 ou 30 milliards de fonds publics. Pour le reste, il s'en remettra aux capitaux privés.

Ceux-ci sont certes surabondants. Mais, même pour relancer leur économie, les bourgeois se font tirer l'oreille car ils préfèrent les profits immédiats de la spéculation financière, même s'ils sont improductifs et dangereux. Comme le disent pudiquement les responsables européens, le problème « n'est pas tant le manque d'épargne que l'aversion au risque ». Alors pour les inciter à relancer l'économie, Juncker sait qu'il faut leur garantir un risque zéro. S'il réussit à relancer quelque chose, ce sera donc les bénéfices de quelques capitalistes, sans que la population en voie les effets.

Les travailleurs n'ont aucune raison de se fier à ces plans à usage des capitalistes. Pour que le chômage recule, que les salaires et les retraites augmentent, nul besoin d'appâter ceux-ci par la perspective de nouveaux profits. Il faut leur interdire de licencier et employer leurs milliards à créer emplois et revenus.

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