En 2004, l'usine de Saint-Genis-Laval avait été cédée pour deux euros à la famille Marinopoulos (Famar), spécialiste dans ce type de rachat et qui possède plusieurs usines en Europe. À l'époque, non seulement Famar n'eut rien à débourser, mais le groupe bénéficia d'une enveloppe pour les investissements, d'un chiffre d'affaires garanti pendant deux ans, puis d'un portefeuille de produits Sanofi Aventis jusqu'à fin 2011. Aujourd'hui que ces garanties arrivent à expiration, Famar veut continuer à s'enrichir sans rien débourser, mais en s'en prenant aux salariés, en infligeant une coupe sévère aux acquis sociaux.

En ce qui concerne le temps de travail, la direction avait déjà annoncé ses intentions. Non seulement elle entend instaurer flexibilité et annualisation, mais aussi les augmenter de manière très importante, évidemment sans augmentation de salaire. Pour ne citer que les mesures les plus scandaleuses, la direction prévoit la perte sèche de sept jours de congés payés (passant de 32 jours à 25), le passage de 6 h 75 de temps de présence journalière à 8 heures pour les équipes, la suppression de douze jours de RTT pour le personnel en journée, ce qui au total correspondrait à la perte de dix-neuf jours de repos.

La direction prépare le terrain en faisant depuis de longs mois le chantage habituel à l'emploi. Elle organise des réunions atelier par atelier et, depuis deux mois, essaye de désamorcer toute riposte en discutaillant sur quelques points.

Depuis l'annonce des propositions plus précises de la direction, il y a eu plusieurs débrayages. La colère des travailleurs de Famar semble monter lentement mais sûrement.