Angoulême : Condamnés à l'intérim à vie ?19/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/lutte_ouvriere_2416.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Angoulême : Condamnés à l'intérim à vie ?

Le premier contrat dit CDI intérim vient d'être signé en Charente. La presse locale s'est chargée d'en faire la promotion. Dans le cadre de ces nouveaux contrats, une entreprise de travail en intérim propose un contrat lui assurant l'exclusivité des services du salarié. Celui-ci ne peut pas recourir à une autre entreprise. Le travailleur intérimaire doit, sous peine de révocation, répondre à tout travail assigné par l'entreprise, dans la demi-journée, dans un rayon de 30 kilomètres. Il perd sa prime de 10 % de fin de mission et c'est l'employeur qui, de fait, décide de ses congés qui pourront être pris entre deux missions.

En contrepartie, la société d'intérim garantit au travailleur un salaire de l'ordre de 1 100 euros s'il n'a pas de mission, qui peut varier en fonction du niveau de qualification. Mais cette somme, c'est à peu près ce que touche un intérimaire, assez régulièrement employé, au titre de l'assurance-chômage de Pôle emploi !

Cette « nouveauté » résulte d'un accord signé entre le patronat et certains syndicats, en application d'une prétendue sécurisation des parcours professionnels des intérimaires, conclu en juillet 2013. La CGT et FO avaient alors refusé de signer, y voyant à juste titre un pas de plus vers la précarité pour les 600 000 intérimaires de ce pays. L'exemple de Charente montre qu'en fait de sécurisation de son parcours professionnel, le salarié en CDI intérim est sous la dépendance de la société qui l'emploie.

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