Fraude fiscale : Sapin, fiscaliste optimisé05/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2414.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fraude fiscale : Sapin, fiscaliste optimisé

On a appris lundi 3 novembre que la filiale suisse de la banque britannique HSBC allait être mise en examen pour démarchage bancaire et financier illicite et blanchiment de fraude fiscale. Cette banque avait en effet contacté des milliers de gros contribuables français en 2006 et 2007, pour leur proposer de soustraire leurs avoirs au fisc. Il y en aurait en tout pour cinq milliards de dollars, ayant voyagé d'îles défiscalisées en paradis bancaires jusqu'aux coffres suisses, sans passer par la case impôts.

Voilà qui vient à point nommé renforcer les déclarations de guerre à la fraude fiscale du ministre des Finances Sapin. Interviewé à France Inter dimanche 2 novembre, ce dernier faisait en effet une subtile différence entre la fraude fiscale, que ses services combattent au point d'espérer récupérer 900 millions d'euros en 2015, et l'optimisation fiscale, pratiquée par tous les financiers consciencieux, opération parfaitement légale.

La fraude fiscale, c'est donc ce que pratique HSBC. L'optimisation fiscale, c'est ce que Paribas, la Société générale et le Crédit agricole proposeraient, en respectant scrupuleusement la loi, aux clients fortunés et aux grandes entreprises. Et si ces banques françaises détiennent des dizaines de filiales dans les paradis fiscaux, c'est sans doute simplement parce qu'elles y sponsorisent des compétitions de beach volley.

Et tout cela n'est encore rien à côté de la vaste machine de transfert de fonds, des poches des travailleurs vers les coffres des patrons, qu'est l'État en général et le ministère des Finances en particulier.

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