Un prix Nobel d'économie capitaliste15/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2411.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un prix Nobel d'économie capitaliste

Avec l'attribution du prix Nobel de littérature à Patrick Modiano et de l'économie à Jean Tirole, on a eu droit à un déluge de cocoricos. Pour Valls, c'est un « pied de nez au french bashing », le dénigrement du pays. Modiano, lui, a trouvé bizarre sa nomination et Tirole a parlé d'une grosse surprise qui lui faisait plaisir. Il pensait sans doute aux 910 000 euros du prix.

L'Académie royale des sciences de Suède, qui décerne les Nobel, a présenté Jean Tirole comme « un des économistes les plus influents de notre époque » pour son « analyse de la puissance du marché et de la régulation ». C'est bien dit, car tous les travaux de cet économiste, professeur à Polytechnique puis au Massachusetts Institute of Technology (MIT) avant de revenir en 2007 créer la Toulouse School of Economics, ont glorifié le marché et les multinationales. Et, en termes de régulation, Tirole ne parle pas de mécanismes de contrôle mais vante les bulles spéculatives, qu'il juge utiles... jusqu'à ce qu'elles éclatent !

En bon économiste bourgeois, ses premières déclarations après sa nomination ont appelé à une réforme rapide du marché de l'emploi, jugé « assez catastrophique en France ». Une de ses solutions serait de créer un contrat unique à la place des CDI et CDD, un pseudo-CDI qui aurait bien des attributions du CDD et qui fut une des promesses électorales de Sarkozy en 2007.

On comprend pourquoi les multinationales financent la fondation de Tirole, la Toulouse School of Economics. Soi-disant indépendante, elle est en effet largement sponsorisée - 34 millions d'euros par an - par des fonds privés. Ses « experts » savent bien le leur rendre !

Partager