Surpeuplement carcéral : De mal en pis15/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2411.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Surpeuplement carcéral : De mal en pis

L'encellulement individuel existe en France, mais seulement à l'état de principe. Bien qu'il date de circulaires de 1836 et 1841, ainsi que d'une loi de 1875, la réalité est tout autre.

Dans les maisons d'arrêt, les prisonniers condamnés à de courtes peines et les prévenus en attente de jugement s'entassent jusqu'à trois dans les 9 m² d'une cellule prévue pour une personne, ou à six dans une cellule prévue pour quatre. Début septembre les prisons françaises contenaient 12 040 détenus en surnombre et en juillet 1 197 d'entre eux dormaient par terre sur des matelas.

À nouveau, en 2009, la loi pénitentiaire a affirmé que « chaque détenu doit en principe être logé pendant la nuit dans une cellule individuelle, sauf lorsqu'il est considéré comme préférable pour lui qu'il cohabite avec d'autres détenus ». Mais elle était assortie d'un moratoire de cinq ans qui en repoussait l'application au 24 novembre 2014.

Or, ces dernières années, le nombre de détenus, plus de 67 075 au 1er janvier, n'a cessé de croître, comme conséquence de lois répressives. Et les peines alternatives comme le port de bracelet électronique ne suffisent pas à mettre fin au surpeuplement carcéral, surtout en l'absence d'investissements conséquents.

Ainsi la ministre de la Justice Christiane Taubira s'apprête à intégrer à la prochaine loi de finances un nouveau moratoire de trois ans. Comme il est de tradition, la patate chaude de l'encellulement individuel sera donc passée en l'état à celui qui lui succédera après 2017. Au mépris de la dignité des prisonniers.

Partager