Peugeot Scooters, Mandeure : Heures supplémentaires et chômage15/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2411.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Scooters, Mandeure : Heures supplémentaires et chômage

La marque Peugeot, c'est, depuis un siècle, non seulement des voitures, mais aussi des deux-roues. À quelques kilomètres de Sochaux, les Cycles Peugeot ont fabriqué toute la gamme des bicyclettes et des motos. Il y a une dizaine d'années, l'usine comptait encore 1 500 ouvriers. Aujourd'hui, les effectifs sont de 480 CDI, avant le prochain plan de réduction d'emplois annoncé. Les fabrications ne concernent plus que les « scoots », les scooters.

En avril, la direction de Peugeot Scooters annonçait un surcroît d'activité. En réunion du comité d'entreprise, elle donnait dans le cynisme en disant aux responsables syndicaux : « Réjouissez-vous, il y a du boulot ! » Il n'y avait évidemment rien de réjouissant pour les ouvriers en fabrication : l'horaire augmentait d'une heure par jour et quatre jours par semaine. Ces heures supplémentaires étaient des « H+ », non payées dans l'immédiat. S'ajoutait une réduction de la pause casse-croûte. Les travailleurs ont dû assurer dans la précipitation de plus en plus de polyvalence, avec des temps de formation bâclés aux nouveaux postes, et les risques d'accident en conséquence.

À la reprise fin août, virage à 180 °, l'heure est à la réduction des programmes ! Cinq semaines de chômage sont prévues d'ici la fin de l'année. La direction annonce un « plan de redressement industriel » de l'entreprise, sur le dos des salariés bien entendu. Sont prévus un plan « Senior » pour 50 personnes, des départs volontaires et des mesures de mobilité interne. Là-dessus, on annonce des pourparlers entre PSA et le constructeur indien Mahindra, lequel rachète Peugeot Scooters à hauteur de 51 %.

Dans l'usine, pour le moment, c'est plutôt l'inquiétude qui prévaut : « Encore des fabrications qui vont s'en aller ailleurs... » Il faut dire que les organisations syndicales locales ont multiplié les déclarations alarmistes et se sont surtout adressées à PSA pour lui donner des conseils de gestion. Aux travailleurs de se préparer à défendre leurs intérêts.

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