Gaza : Une conférence qui sert d'alibi15/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2411.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : Une conférence qui sert d'alibi

Après avoir laissé l'armée israélienne bombarder et détruire habitations, écoles, hôpitaux et infrastructures sanitaires pendant cinquante jours l'été dernier, les grandes puissances emmenées par les États-Unis se sont réunies dimanche 12 octobre au Caire pour « reconstruire Gaza ».

Compter les morts, faire l'état des destructions, donner chacun quelques centaines de millions pour se payer bonne conscience, les dirigeants des grandes puissances savent faire. Mais empêcher qu'Israël martyrise le peuple de Gaza à coup de bombes, ils en sont incapables.

C'est une incapacité choisie sciemment. Les puissances impérialistes se sont toujours appuyées sur l'État d'Israël pour assurer leur influence dans cette région gorgée de pétrole. Elles en ont fait leur bras armé le plus fiable contre les peuples arabes voisins et elles sont décidées à en couvrir les pires crimes.

Ces grandes puissances, derrière John Kerry, le secrétaire d'État américain, ont profité de cette conférence pour « exiger » que les Israéliens et les Palestiniens reprennent les négociations de paix. Certains donateurs se sont même démarqués de la politique guerrière d'Israël en se disant « lassés » de financer la reconstruction de l'enclave palestinienne, sans avoir de garantie que tout ne sera pas détruit dans les mois suivants.

Pendant que ces messieurs pérorent sur la paix et se disent « fatigués » de se réunir une troisième fois en six ans pour reconstruire Gaza, les familles décimées des Palestiniens se retrouvent à vivre sur les gravats dans des conditions sanitaires effroyables. Et, pendant que les grandes puissances laissent Israël coloniser les terres palestiniennes et violer les accords internationaux, elles se cachent derrière l'alibi d'un « processus de paix », c'est-à-dire de prétendues négociations qui ne mènent nulle part, comme cela est le cas depuis des décennies.

La conférence a décidé une aide internationale d'un milliard et demi de dollars, bien en dessous des 4 milliards demandés par le gouvernement palestinien fraîchement formé par le Fatah et le Hamas. Mais rien ne dit qu'elle sera acheminée dans la bande de Gaza, car elle sera dépendante du bon vouloir d'Israël, comme tout ce qui entre et sort de ce territoire.

Et il ne faut pas compter sur les représentants impérialistes pour forcer Israël à desserrer le blocus qui coupe les Gazaouis du reste du monde, ne laissant entrer les personnes et les marchandises qu'au compte-gouttes, pour empêcher, comme le prétendent les dirigeants israéliens, que les sacs de ciment ne servent à reconstruire les tunnels.

Autant dire qu'à Gaza, comme dans tout le Moyen-Orient, ni la reconstruction ni la paix ne sont d'actualité.

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