Après le 16 octobre : Lepaon n'offre aucune perspective15/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2411.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après le 16 octobre : Lepaon n'offre aucune perspective

La confédération CGT appelait à des manifestations interprofessionnelles le 16 octobre. Cette journée, la première depuis la rentrée de septembre, avait au départ la défense de la Sécurité sociale pour seul objectif.

Lors des réunions interprofessionnelles de rentrée, la confédération avait proposé, comme souvent, un calendrier de journées sans suite, sans lien et sans perspective, soulevant des protestations parmi les militants. Pourquoi séparer les actifs et les retraités ? Pourquoi faire de la santé un problème à part ? Pourquoi organiser une journée interprofessionnelle uniquement sur la protection sociale ?

C'est ainsi qu'au fil des semaines, et bien que les autres confédérations aient refusé de s'associer à cette journée, le thème en est devenu le refus de l'austérité imposée par le patronat et le gouvernement. Des militants se sont adressés à la population, dans les entreprises et les quartiers. Les derniers tracts d'appel étaient titrés : « L'austérité nous plonge dans la crise : ça suffit ». Mais, même si l'appel à manifester était général, il n'a pas été repris par l'ensemble des fédérations, et du bout des lèvres par certaines. Quoi qu'il en soit, les militants qui se sont saisis de cet appel ont eu raison.

Les difficultés pour mobiliser les travailleurs sont certaines. Mais c'est pire encore lorsqu'on est désarmé par sa propre direction. Le président et le gouvernement, pour lesquels la direction de la CGT a appelé à voter en 2012, se sont révélés au service exclusif du patronat. Mais de plus, après deux ans de mauvais coups contre la classe ouvrière et de services rendus aux capitalistes, alors que ce gouvernement est de plus en plus vomi par les travailleurs, la direction de la CGT continue de lui adresser des suppliques respectueuses et des conseils amicaux. Dans une interview au Parisien du 14 octobre, à la demande « Qu'attendez-vous du gouvernement ? », Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, s'est contenté de répondre qu'il « demande au chef de l'État de fixer un cap et que les ministres s'y tiennent ». Mais le cap de Hollande est fixé et c'est : contre les travailleurs, en avant toute ! Les ministres s'y tiennent. Il n'y a que Lepaon pour faire semblant de ne pas le voir !

Sans avoir proposé d'autres perspectives que d'attendre le bon vouloir du gouvernement, le secrétaire général de la CGT conclut en affirmant : « Pour beaucoup de salariés, le refuge c'est l'abstention ou le vote Le Pen. » Eh bien non, la seule véritable réponse est la mobilisation et la lutte des travailleurs contre le patronat et le gouvernement qui le sert. Même si Lepaon, visiblement, n'a aucune intention de l'organiser.

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