Renault : La nouvelle mutuelle a du mal à passer08/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2410.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : La nouvelle mutuelle a du mal à passer

La direction de Renault a signé le 11 septembre dernier, avec la CFDT, la CFE-CGC et la CGT, un accord sur la mise en place d'une couverture complémentaire santé obligatoire, qui sera appliquée le 1er janvier 2015. Il y a une formule de base et une autre avec des options supplémentaires. Cette couverture santé obligatoire est un aspect de l'ANI (accord national interprofessionnel) dont l'application était prévue le 1er janvier 2016.

La nouvelle complémentaire santé est également obligatoire pour les conjoints qui ont une mutuelle non obligatoire. Le conseil d'administration de cette mutuelle, qui fait partie du groupe Humanis, comprend 15 membres des syndicats patronaux (13 du Medef, 1 de l'UPA, 1 de la CGPME) et 15 des syndicats de salariés, répartis entre la CFE-CGC, la CFDT, FO, la CGT et la CFTC. Aucun n'a jugé bon de demander l'avis des principaux concernés, les travailleurs, pour savoir s'ils acceptaient cette nouvelle mutuelle obligatoire.

La direction de Renault y contribue pour une part minime. Elle indique que la part employeur s'ajoute au revenu imposable du salarié, que la part salarié de la cotisation du régime de base est déductible du revenu imposable de celui-ci, mais pas avec les options supplémentaires.

Dans les usines, où certains travailleurs n'avaient pas de mutuelle, ils sont parfois satisfaits car, pour environ 25 euros mensuels, ils vont pouvoir se soigner un peu mieux. Mais dans les bureaux, par exemple au Technocentre dans les Yvelines, où la majorité des salariés ont déjà une mutuelle, cet accord ne passe pas bien. Ils bénéficient d'une mutuelle avec de meilleurs remboursements, et leurs conjoints ne souhaitent pas en changer.

La direction a organisé des réunions d'explication sur les différents remboursements. Des cadres, des techniciens y sont intervenus pour protester contre le caractère obligatoire de cette complémentaire santé qui, même si elle est moins chère, ne rembourse pas au même niveau les différentes prestations santé telles que les frais de pédiatre, les dentistes, les lunettes. Être moins bien remboursé, alors que les salaires sont quasiment bloqués, que la hausse des prix est continuelle, cela revient à perdre encore du pouvoir d'achat.

Au lieu de verser des millions aux actionnaires, Renault devrait financer complétement la garantie santé des travailleurs et de leurs familles.

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