Paris, 20e arrondissement : Des locataires sinistrés en colère08/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2410.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Paris, 20e arrondissement : Des locataires sinistrés en colère

Depuis le 23 septembre, jour où un incendie a détruit un appartement et rendu inhabitables trois étages de l'immeuble, les locataires du 357, rue des Pyrénées à Paris ne décolèrent pas. La mairie, PS, du 20e arrondissement n'ayant proposé aucune solution de relogement aux sinistrés et la gestionnaire de l'immeuble n'ayant pas daigné se montrer avant cinq jours, ils se sont organisés en comité DAL (Droit au logement) et ont mené plusieurs actions pour se faire entendre.

Cet immeuble est un ancien foyer pour facteurs que La Poste a revendu il y a vingt ans à des propriétaires privés, qui louent les logements dans le but d'en tirer le maximum de profits. Une centaine de personnes, dont des familles avec plusieurs enfants, s'entassent dans de petits studios allant de 12 à 17 m². Par cupidité et négligence des bailleurs et de leur mandataire, l'immeuble s'est dégradé au fil des ans, il est devenu insalubre et surtout dangereux.

L'électricité est en surcharge permanente ; c'est d'ailleurs un court-circuit qui a causé l'incendie, heureusement en fin de matinée, quand beaucoup de résidents étaient absents. Une cage d'escalier est condamnée, un ascenseur était en panne ; quant aux extincteurs, ils n'avaient pas été révisés depuis 2006 mais, curieusement, une semaine après l'incendie, une étiquette portant la date de 2014 avait été collée sur l'ancienne ! Quelques jours après l'incendie, une rupture de canalisation a inondé l'immeuble du 6e étage au sous-sol. De plus, il est infesté de souris, de cafards et de punaises, avec une humidité permanente nuisible pour la santé. Plus grave encore, faute d'une autre solution de relogement, des sinistrés sont retournés vivre dans leur appartement au risque de s'intoxiquer.

Jeudi 2 octobre, les locataires en colère sont allés demander des comptes à la gérante de l'immeuble, et il leur a été affirmé que le nécessaire serait fait. À supposer qu'il ne s'agisse pas d'une vaine promesse, combien de temps cela prendra-t-il ? Un autre incendie peut se déclencher à tout moment, avec des conséquences dramatiques si jamais il survenait en pleine nuit. Les locataires sont ensuite retournés à la mairie du 20e, où la seule réponse a été que les services allaient étudier la possibilité de racheter l'immeuble pour le transformer en logements sociaux - ce qui prendrait des années. Or, il y a urgence.

Dans l'immédiat, la mairie n'a rien proposé aux victimes, si ce n'est une visite des lieux fin octobre conjointement avec la société gestionnaire. Mais les locataires ne comptent pas se satisfaire de promesses.

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