Comment se différencier de ses concurrents, quand on veut vendre la même camelote mille fois remâchée ? Qui, d'entre Fillon, Sarkozy et Juppé, réussira le mieux dans cet exercice politicien ? L'avenir le dira. Toujours est-il que la surenchère à celui qui se montrera le plus à droite est lancée.

En annonçant son projet de suppression de 600 000 postes de fonctionnaires, Fillon voulait taper fort. Las, Sarkozy a carrément opté pour la fin du « fonctionnaire à vie », en proposant d'instaurer des CDD de cinq ans dans la fonction publique. Même s'il ne prévoit pas de l'appliquer aux policiers, aux juges ou aux enseignants, les plus nombreux, la proposition ira droit au coeur de l'électorat anti-fonctionnaires.

Pour la lutte contre les déficits, Juppé se fixe un objectif de 100 milliards d'économies sur cinq ans, Fillon de 110 milliards. Plus définitif, Sarkozy propose d'inscrire dans la Constitution l'interdiction pour tout gouvernement à venir de « consacrer plus de 50 % du PIB à la dépense publique ».

Sur le Code du travail, si Juppé et Fillon sont pour le simplifier, Sarkozy, lui, est pour en définir un nouveau !

Ils n'ont pas encore trouvé de formulation originale pour présenter les attaques qu'ils prévoient sur la retraite, sur les 35 heures ou pour justifier l'augmentation de la TVA, mais cela viendra.

On sait donc à quoi s'attendre, si la droite revient au pouvoir en 2017. Mais c'est le gouvernement actuel, de gauche, qui lui prépare le terrain, en portant les mêmes coups contre les travailleurs et en accréditant l'idée qu'il faut que toute la société fasse des sacrifices pour payer la dette.